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Le Nouvelliste

Un groupe d’avocats juge « hâtive » la grève générale lancée par les associations des magistrats et des greffiers

Nov. 6, 2019, midnight

Membres de l’organisation de droits humains « Justice et Solidarité », un groupe de professionnels du métier de la basoche se dit préoccupé par la décision qualifiée de « hâtive » adoptée par des associations de magistrats, appuyée par les greffiers, afin d’observer une grève dans les tribunaux, depuis le 26 octobre dernier, en raison du climat d’insécurité qui gagne du galon dans le pays. Pour  les avocats de cette  organisation de défense des droits humains, les associations des magistrats assis auraient dû aborder avant tout le problème  avec l'organe de tutelle qui est le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), pour ensuite adopter la décision.  Pour eux, cette grève est une violation des droits individuels des citoyens. « Vu que la Police nationale va continuer à procéder à des arrestations, comment va-t-on garantir le respect des libertés individuelles de ceux qui seront appréhendés, le considérant comme le premier des droits? », s’interrogent le groupe des avocats de « Justice et Solidarité » ayant publié une note, lundi 4 novembre 2019, portant la signature et de Me Évans Exantus, directeur exécutif  du Me Rosvald Romulus, avocat responsable de programme. Les responsables soulignent que dans un  État de droit dit démocratique, « la Justice demeure un service public de premier ordre. Bien qu'elle soit bafouée, négligée, vendue aux plus enchérisseurs en Haïti et au service d'un petit groupe ».   Si ces avocats reconnaissent que la situation de l'insécurité générale à laquelle nous faisons face aujourd'hui reste sans précédent, ils croient aussi que celle-ci est le résultat d’une absence de justice dans les tribunaux haïtiens qui, estiment-ils, sont capturés par les forces politiques, la corruption et les trafics d’influence. Pour arriver à résoudre ce problème, ces professionnels plaident en faveur du démantèlement de ce système mafieux, en passant par la démission du président de la République qui, poursuivent-ils, se croyait irresponsable après avoir nommé  plus de cinquante et un juges corrompus dans le système judiciaire.