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Le Nouvelliste

L'École normale supérieure attend encore des fonds pour sa recontruction

Feb. 5, 2020, midnight

L’École normale supérieure (ENS) n’a jamais été traitée en priorité dans les plans de reconstruction après le séisme du 12 janvier 2010. Étudiants, professeurs, membres de la direction s'agglutinent dans les allées des petites salles construites en dur depuis deux ans pour remplacer les hangars délabrés. L’inconfort est manifeste. Les sillons entre les salles servent souvent de réfectoire aux étudiants. Les cours s’organisent tant bien que mal. De leur côté, les responsables de l’ENS ne cachent pas leur insatisfaction pour la façon dont le dossier de reconstruction a été géré jusqu’ici. En sept ans, l’ENS a seulement bouclé une première vers la reconstruction de ces bâtiments en faisant l’acquisition du terrain où était érigé l’hôtel Castel Haïti qui s'est effondré lors du séisme. Environ 50 millions de gourdes proviennent du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) et du rectorat de l’Université d’État d'Haïti (UEH). La dernière contribution a été tirée du budget de l’école l’année dernière, a indiqué le directeur des affaires administratives, Alvarès Louis. Entre-temps, les responsables de l'École normale supérieure (ENS) continuent de faire preuve de patience.  La provenance et la disponibilité du fonds pour la reconstruction du bâtiment de l’ENS posent aussi problème. Selon le professeur Dieuseul Prédélus, qui s’occupe de la gestion financière de l’école, aucun fonds n’est disponible pour lancer le projet de construction selon les normes parasismiques d’un bâtiment spacieux et adéquat pour accueillir les étudiants en licence et en master.  M. Prédélus révèle que les responsables ont entamé des pourparlers avec la coopération japonaise dans le pays pour trouver le financement nécessaire. Le MENFP va aussi contribuer au financement de cette construction. Toutefois rien n’est encore conclu avec ces potentiels bailleurs. Les premières études tablaient sur 800 millions de gourdes pour reconstruire l’école. L’ancien local serait réaménagé pour organiser des formations continues pour les enseignants. Aujourd’hui, l’ENS n’a même pas de fonds pour financer la clôture du terrain ! Personne ne sait quand le projet pourra démarrer. Il était question que la construction serait entièrement financée par le ministère de l’Éducation nationale. En 2015, le ministre Nesmy Manigat avait fait savoir que 40 millions de gourdes allaient être affectées à la reconstruction de l’ENS dans le budget rectificatif 2014-2015. En 2017, le ministre Pierre Josué Agénor Cadet avait assuré que l’argent était disponible.