Le Nouvelliste
Me Stanley Gaston a passé le bâton à Me Monferrier Dorval
Feb. 13, 2020, midnight
Jeudi matin, le gratin de la basoche s’était réuni pour assister à l'entrée en fonction de Me Monferrier Dorval lors de la troisième cérémonie de passation de bâton qui a eu lieu à Port-au-Prince. Dans son discours, le bâtonnier Stanley Gaston a retracé l’histoire du bâton et du conseil de l’Ordre des avocats qui traîne derrière elle six siècles d’histoire. «Le nom de bâtonnier dérive du bâton que le chef de la confrérie détenait et portait lors des cérémonies solennelles et qui symbolisait sa charge. À l'instar de la férule papale ou pontificale utilisée par le pape ou de la crosse épiscopale qu’arborent les évêques, le bâtonnier porte aussi un bâton», a-t-il indiqué. Même si le bâton réunit les avocats, la corporation n'est pas pour autant homogène. À cet effet, Me Gaston a souligné que l’une des fonctions du bâtonnier et de son conseil consiste à assurer un arbitrage permanent entre les idées et les divergences. «Les circonscrire de sorte qu'elles n'éclaboussent la famille», a conseillé Stanley Gaston, ajoutant que ce bâton doit leur rappeler les valeurs qui doivent cheviller au corps. Ici, a-t-il ajouté, vu la carence institutionnelle, surtout étatique, la société s'attend à voir le barreau partout comme une sorte de fer de lance de toutes les luttes. Fort des expériences accumulées au cours de ses deux mandats, il prévient son successeur : «Monsieur le bâtonnier, la tâche qui vous attend se révèle titanesque, votre environnement de travail et les moyens à votre disposition sont spartiates. Vous serez à la fois aimé, incompris et détesté.» Cependant, enchaîne-t-il, ayez toujours à l'esprit que le premier devoir du bâtonnier ne consiste pas à plaire mais à agir de manière à préserver l’indépendance et le prestige de l’Ordre ainsi qu’à protéger le public. Dans son allocution, le bâtonnier Monferrier Dorval a félicité Stanley Gaston qui, selon les dires a été un grand bâtonnier. «Il m’a étonné. Je l’ai suivi. Il a peut-être été incompris, mais il a rendu au barreau sa grandeur», estime Me Dorval, qui détiendra le bâton durant deux ans. Selon lui, sa victoire traduit la volonté de ses pairs de privilégier le bon fonctionnement du barreau. «L’heure est au rassemblement et à la construction d’un plus grand barreau au service des avocats», a lancé Me Monferrier Dorval avant de glisser qu’il est le bâtonnier de tous les avocats et de toutes les avocates. L’élection du bâtonnier s’est appuyée sur un programme. «Je l’ai conçu avec les avocats de mon cabinet. Légitimé par les élections, ce programme peut être enrichi», a fait remarquer le bâtonnier. Pour lui, ce programme demeure le guide de son action et celui de son conseil. L'homme de loi a souligné à l’égard de son prédécesseur qu’il est certainement jaloux de l’indépendance du barreau et qu’il la sauvegardera. «La revalorisation de cette profession est un impératif. Elle n’est plus ce qu’elle était. Le public est nostalgique des belles plaidoiries», se désole Me Monferrier Dorval. Conscients des problèmes que les bâtonniers d'outre-tombe et ceux-là encore vivants ont lutté pour y remédier, Monferrier Dorval a promis de prendre à bras le corps ses responsabilités. Présentant une fois de plus son programme, son conseil, tributaire de charges, a été présenté. Mes Robinson Pierre-Louis et Wébert Paul occupent respectivement la fonction de secrétaire et trésorier. Onze autres personnes complètent le conseil.