Le Nouvelliste
Tentative de corruption: « Mgr Pierre André Dumas aurait mésinterprété ce qu’un ministre lui a dit », selon Claude Joseph
Sept. 3, 2020, midnight
Responsable de la diplomatie haïtienne et des relations avec les eglises, le ministre des Affaires étrangères et des Cultes, Claude Joseph, a été particulièrement pris pour cible suite aux révélations de monseigneur Pierre André Dumas. Ce dernier avait déclaré qu’un ministre du gouvernement l’avait appelé pour lui demander de désigner un membre de l’Église catholique au Conseil électoral provisoire contre la nomination d'un ambassadeur de l'Église au Vatican. Sur Magik 9, ce jeudi, le ministre des Affaires étrangères a fait savoir qu’il n’a rien à voir avec cette affaire. « Pour répondre directement, ce n’est pas moi », a déclaré le chancelier haïtien, qui vante les bonnes relations qu’il entretient depuis vingt ans avec Mgr Pierre André Dumas. « J’ai un rapport privilégié avec Mgr Pierre André Dumas. Nous nous sommes entretenus à plusieurs reprises soit en présentiel, soit au téléphone…. Je ne me rappelle pas avoir eu une conversation de cette nature avec Mgr Dumas», a confié Claude Joseph. Le chancelier haïtien s'est gardé de dire que Mgr Pierre André Dumas a menti. « Je ne dis pas qu’il ment. Je sais que Mgr Dumas est quelqu’un de très respecté et intègre. C’est un homme honnête, intègre. Il a peut-être mésinterprété ce qu’un ministre lui a dit », lâche le ministre, qui a par ailleurs précisé qu’aucun ministre du gouvernement n’a la mission de négocier sur la formation du Conseil électoral provisoire. Ce serait de l’ « indécence » si un ministre appelait Mgr Dumas pour lui faire cette proposition, s'est écrié Claude Joseph. En ce qui le concerne, il a affirmé qu’il n’irait jamais aussi loin, c’est-à-dire manquer de respect envers une personne qu’il dit vénérer et qui est pour lui un mentor. « Je n’imagine aucun ministre le faire », a-t-il poursuivi. Claude Joseph a annoncé que le Conseil électoral provisoire serait constitué selon l’esprit de l’article 289.2 de la Constitution. « De ce fait, il n’y a pas objet à des quiproquos ni à des échanges », a révélé le ministre des Affaires étrangères. « En cas d'abstention d'un corps ou d'une organisation sus-visés, l'exécutif comble la ou les vacances », stipule l’article dont parle le ministre. « Nous sommes dans une situation extrêmement difficile et douloureuse où des gens ne comprennent pas le rôle de l’Église dans la cité. Quand un ministre vous demande une pareille chose, il ne comprend pas le sens de la vérité », avait critiqué Monseigneur Pierre André Dumas.