Le Nouvelliste
Miragoâne : sit-in d’un groupe d’enseignants pour exiger le paiement d'arriérés de salaire et de meilleures conditions de travail
Sept. 9, 2019, midnight
À l’initiative de la plateforme syndicale des enseignants des Nippes regroupant l’UNNOH, l’UNNOEH, la CNEH, la FENATEC et l’Association des enseignants de Miragoâne (AEM) , un sit-in a été organisé devant les locaux de l’école nationale de Miragoâne sis à Lacroix à l’occasion de la réouverture officielle des classes ce lundi 9 septembre 2019. Les enseignants réunis pour l’occasion réclamaient, entre autres, le paiement d’arriérés de salaire, un ajustement salarial, de meilleures conditions de travail et des avantages sociaux. Les protestataires ont dénoncé également l’absence de subventions à l’intention des parents et enseignants à l’occasion de cette rentrée scolaire. « Nous sommes là pour contraindre l’État à entendre nos cris. Quand ils ne nous paient pas, nos soucis augmentent et nous ne pouvons fournir un travail de qualité dans de telles conditions», a expliqué le secrétaire général de l’Association des enseignants de Miragoâne (AEM) également coordonateur départemental de la CNEH qui se faisait le porte-parole de ses pairs. Se plaignant du manque de formation de certains enseignant du nouveau secondaire, Louinet Lafermil a également plaidé pour la formation continue à l’intention des enseignants, ce qui, selon lui, favorisera une éducation de qualité. Le coordonateur communal de l’Union nationale des normaliens et éducateurs haïtiens, lui, a mis l’accent sur le salaire de ses confrères et consœurs jugé de pitance. « Les plus maltraités sont les enseignants du premier et du deuxième cycle.» S’ils fournissent 25 heures de travail par semaine, ces derniers ont un salaire net de 13000 gourdes, a en croire Reynald Moulite, se demandant s'il ne s'agirait pas un crime. Nous resterons sur le béton jusqu’à ce que les autorités concernées se rendent à l’évidence que nous sommes des humains », a-t-il menacé. Concernant les conséquences que leur arrêt de travail pourrait avoir sur les élèves, le syndicaliste a indiqué que les enseignants œuvrent pour le bien de tous les acteurs du système, notamment que les écoliers, qu’ils disent aimer sans réserve. Un amour qui se justifie, selon eux par le fait que des enseignants ne recevant pas de salaires depuis plus de 5 ans ne cessent de se rendre dans les salles de classe. C’est le cas, souligne-t-il, de Jacob Étienne et de Réginald Toussaint nommés respectivement en décembre 2013 et avril 2014. Si la réouverture des classes a bel et bien eu lieu ce lundi 9 septembre, l’effectif des élèves dans les établissements scolaires publics de Miragoâne était considérablement faible. C’est le cas du lycée Jacques Prévert. Pour environ 600 écoliers attendus dans les salles, seuls 70 ont répondu à l’appel ce lundi matin, selon le directeur dudit établissement, Ronald Desrosiers.