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Le Nouvelliste

Coronavirus : Edwin Paraison plaide pour une gestion commune de l’épidémie par les deux États de l’île

May 8, 2020, midnight

Le directeur exécutif de la Fondation Zile, Edwin Paraison, était l’invité de la matinale de Magik9 ce vendredi. L’ancien diplomate a commenté les récents échanges entre les autorités haïtiennes et dominicaines en ce qui concerne l’épidémie de coronavirus. Saluant la rencontre virtuelle entre le chancelier haïtien Claude Joseph et le chancelier dominicain Miguel Vargas Maldonado, Edwin Paraison déplore que des thèmes qui ne sont pas hautement prioritaires aient été abordés au cours de cette première réunion virtuelle. En conséquence, Edwin Paraison a encouragé les chanceliers Claude Joseph (Haïti) et Miguel Vargas Maldonado (RD) d'inclure dans l’agenda de leur deuxième rencontre virtuelle le 12 mai les 10 propositions faites par la diaspora haïtienne sous l’impulsion de la fondation Zile. Edwin Paraison a mis l’accent sur 3 de ces 10 propositions. « Le Covid-19 est une menace commune face à laquelle les deux États de l’île doivent travailler ensemble. J’ai entendu les autorités haïtiennes parler de la hausse des prix des intrants et matériel pour lutter contre l’épidémie. Les autorités des deux pays, pour réduire les coûts, peuvent se mettre d’accord sur l’acquisition conjointe sur le marché international de biens et services nécessaires, y compris le transport de ce matériel. De plus, les autorités de l’île peuvent promouvoir, par le biais d'un plan de plaidoyer international commun face aux organismes multilatéraux concernés, notamment la BID, la création d’un fonds de solidarité binational qui devrait contribuer à relancer l'économie le long de la zone frontalière et soutenir les petites et moyennes entreprises des immigrants haïtiens en République dominicaine et des Dominicains en Haïti », a-t-il détaillé.  Le directeur de la Fondation Zile a également évoqué l’officialisation du retour volontaire des immigrants haïtiens vivant en République dominicaine. « On peut officialiser ce programme avec l’assistance de certains organismes comme l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) (en vue de renforcer les capacités du ministère de la Santé (MSPP) en matière de contrôle sanitaire) », suggère-t-il. L’ancien ministre des Haïtiens vivant à l’étranger a en outre commenté la déclaration du ministre de la Santé dominicain qui a affirmé que les chiffres communiqués par les autorités haïtiennes ne reflètent pas la réalité et qu’Haïti représente une menace sanitaire pour son pays. « Dans le cadre des relations haïtiano-dominicaines il y a des mots et des gestes qui dérangent. Nous devons assumer cette réalité et les éviter afin d’assurer l’harmonie entre les deux pays », soutient-il, exhortant les dirigeants des deux pays à ne pas s’attarder sur cet impair et à continuer à travailler pour lutter ensemble contre la pandémie. Pour Edwin Paraison, les deux pays peuvent représenter une menace pour l’un et pour l’autre. « Il y a une menace commune pour les deux pays qui est le Covid-19. Dans le cadre d’un exercice SWOT (Forces et faiblesses, opportunités et menaces) qui peut être réalisé de chaque côté de l’île la menace peut venir du voisin à n’importe quel moment. Dans les moments précis, la menace est beaucoup plus évidente de la République dominicaine vers Haïti en considérant trois éléments. Le premier cas a été identifié en territoire dominicain, la République dominicaine est l’épicentre de la maladie dans l’île et la circulation transfrontalière se fait de l’est vers l’ouest à partir du retour de nos compatriotes au pays. La RD, qui déploie beaucoup d’efforts pour limiter les dégâts causés par la maladie, a déjà enregistré plus de 9 000 cas de personnes infectées et près de 350 décès. La République dominicaine va atteindre le pic de l’épidémie d’ici quelques semaines. Les autorités dominicaines vont dès lors prendre des dispositions afin d’éviter une nouvelle vague de contamination qui pourrait provenir d’Haïti », prévient-il.