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Le Nouvelliste

Le Bureau intégré des Nations Unies opérationnel en Haïti

Oct. 16, 2019, midnight

Après la MINUSTAH et la MINUJUSTH en 15 ans, c’est maintenant le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) qui prend le relais ce mercredi 16 octobre. Le BINUH œuvrera à titre consultatif avec les autorités haïtiennes et l’Équipe Pays des Nations unies afin de poursuivre le travail lancé depuis 2004 en matière de stabilité, de sécurité, de gouvernance, d’État de droit et de droits humains, selon le mandat de cette structure de l’ONU. Le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) a démarré mercredi ses opérations sous le chapitre VI de la charte de l’ONU créé par la résolution 2476 du Conseil de sécurité le 25 juin 2019. Cette nouvelle structure de l’ONU qui succède à la MINUJUSTH a pour mandat de « conseiller le gouvernement haïtien pour promouvoir et renforcer la stabilité politique et la bonne gouvernance, y compris l’État de droit, préserver et favoriser un environnement pacifique et stable, y compris en appuyant un dialogue national inclusif entre Haïtiens, et protéger et promouvoir les droits humains ». Le BINUH, selon son mandat, doit aider aussi le gouvernement d’Haïti, dans un rôle consultatif à « promouvoir un dialogue inclusif entre Haïtiens afin d’encourager le consensus national sur les priorités du pays, comme sur la mise en œuvre des réformes politiques, législatives et structurelles ». Il doit aussi « faire avancer les efforts d’Haïti pour entreprendre des réformes électorales et tenir des élections libres, régulières et transparentes ». Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti va ensuite participer à la professionnalisation de la police nationale en « renforçant les capacités opérationnelles, l’intégrité et la responsabilité de la PNH dans son rôle de maintien de l’ordre public et de protection de la population dans le plein respect des obligations envers les droits humains et l’égalité entre les sexes ». Le BINUH va promouvoir et appuyer la mise en œuvre d’une stratégie nationale pour réduire la violence des gangs et la violence communautaire, y compris la violence sexuelle et sexiste. Le Bureau intégré de l’ONU oeuvrera aussi dans l'avancement des réformes dans le secteur judiciaire, en particulier dans la réduction de la détention préventive, garantir la reddition des comptes pour fait de corruption et lutter contre l'impunité. Il renforcera la gestion et la supervision de l’administration pénitentiaire, ainsi que les capacités de contrôle pour la prestation des services de base dans les prisons relatifs aux normes internationales relatives aux droits humains. Le Bureau intégré de l’ONU va appuyer la consolidation des cadres nationaux et renforcer les capacités et l’autonomie de l’institution nationale de défense des droits de l’homme et de la société civile pour protéger et promouvoir les droits humains, en particulier les droits des femmes et l’égalité entre les sexes. « Les efforts de la Mission sont en appui aux objectifs de développement d’Haïti et sont intégrées à celles des 19 agences, fonds et programmes de l’Équipe Pays des Nations unies, qui fournissent une aide humanitaire et mettent en œuvre des programmes de développement sous le leadership des autorités nationales », précise le mandat du Bureau intégré des Nations unies dans le pays. Le Bureau intégré de l’ONU entre en fonction dans un contexte de grandes turbulences politique en Haïti. Depuis plus d’un mois, le pays fait face à des mouvements de protestation de l’opposition pour exiger la démission du président de la République. Les activités économiques et scolaires sont paralysées depuis plus d’un mois. Les appels au calme et au dialogue de Jovenel Moïse n’ont eu aucun effet. Les principaux secteurs de la société appellent le chef de l’Etat à tirer les conséquences de son échec.