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Le Nouvelliste

« L’administration Moïse-Jouthe ne va pas accepter que des gens profitent du contexte du coronavirus pour s’enrichir », prévient le ministre du Commerce et de l’Industrie

March 31, 2020, midnight

Depuis que l’état d’urgence sanitaire a été déclaré sur tout le pays, le ministère du Commerce et de l’Industrie fait parler de lui en faisant des descentes de lieu dans plusieurs supermarchés et autres institutions du pays. Question de rappeler à l’ordre ceux qui profitent du contexte pour augmenter les prix des produits de première nécessité et autres produits désinfectant et de prévention contre le coronavirus. Plusieurs arrestations ont été effectuées. « Ces arrestations sont effectuées sur la base du pouvoir du ministère d’intervenir dans les supermarchés et les centres de vente pour s’assurer qu’il n’y ait pas spéculations illégales ni de marchés noirs », a déclaré Jonas Coffy mercredi sur Magik 9. Le ministre a précisé que « la spéculation illégale et le marché noir sont punis par la loi du 20 décembre 1946 dans ses articles 1 et 3 ».  Déclarant que la direction du commerce intérieur du ministère détient le registre du prix que devrait couter tous les produits de consommation sur la base de leur prix sur le marché international, le ministre informe que tous les commerçants qui s’amusent à augmenter les prix seront tombés sur le coup de la loi du 20 décembre 1946. Même le secteur informel ne sera pas épargné. « On a déjà commencé. La semaine dernière on était dans toute la zone métropolitaine. On était à Tabarre, à Carrefour, à Croix-des-bouquets », fait remarquer Jonas Coffy. Il rapporte que la semaine dernière, les représentants du ministère dans le département de l’Artibonite ont mis la main au collet d’un commerçant qui vendait un stock de lait expiré. Au Cap-Haïtien, des médicaments périmés saisis sur les étagères de plusieurs pharmacies ont été détruits. « Ces personnes-là pratiquent la spéculation illicite et le marché noir. Elles seront touchées par les mesures du ministère », dit le ministre à propos de ceux qui vendent des denrées alimentaires y compris les marchands de citron.  Le ministre est conscient qu’il n’y a pas eu assez d’efforts pour encadrer la production nationale, ce qui aurait eu un impact sur l’offre de ces profits et par conséquent leurs prix. « Ce n’est pas parce que le pays ne produit pas qu’on doit mettre n’importe quel prix sur les produits importés », a déclaré le ministre.  Installé le 5 mars à la tête du ministère du Commerce et de l’’Industrie, Jonas Coffy explique qu’il veut envoyer un autre signal. « Nous commençons à travailler de manière à réguler ces situations », dit le ministre qui a donné l’exemple d’un gallon d’huile qui est passé de 875 gourdes à 1460 en moins de soixante douze heures, toute suite après la déclaration de l’état d’urgence sanitaire. Le prix initial a été fixé par le supermarché en question sans aucune intervention du ministère du Commerce. Mais le ministre prétend que le prix fixé dans le registre du Ministère est de 875 gourdes.  L’Etat haïtien ne fixe le prix d’aucun produit, mis à part les produits pétroliers. « Il existe au ministère un service qui doit fixer les prix mais qui n’était pas fonctionnel. Nous allons le rendre fonctionnel », promet l’ancien député qui a pris sur lui la responsabilité d’annoncer que l’administration Moïse/Jouthe a déjà entamé des discussions en vue d’analyser la « faisabilité » du projet de création du « magasin de l’Etat », mécanisme qui permettrait à l’Etat de donner le ton en matière de prix des produits de consommation. « Le marché est libre mais on peut le réguler puisqu’il y a des lois qui le permettent », croit le ministre du Commerce et de l’Industrie qui est en contradiction avec lui-même. Jonas Coffy est clair sur une chose: « L’administration Moïse-Jouthe ne va pas accepter que des gens profitent du contexte du coronavirus pour s’enrichir du jour au lendemain ».  Les prix des produits de consommation n’ont pas diminué malgré les initiatives du MCI. Mais Jonas Coffy éprouve une satisfaction puisque les velléités de ces profiteurs à augmenter les prix ont été gelées. L’un des supermarchés qui avaient été visités a écrit au Ministère, à travers son cabinet d’avocats, pour lui demander de venir vérifier ses nouveaux prix, se félicite ministre.