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Le Nouvelliste

Télé 20, TNH et Superstar en konpa

Feb. 5, 2020, midnight

Tout le swing du konpa attend les téléspectateurs sur le petit écran à partir du vendredi 7 février. Les émissions de Konpa Danse Challenge (KDC)  seront diffusées « dans l’ordre : Télé 20, TNH, Superstar », a précisé la présidente de KDC, Gaëlle Jasmin, ce mercredi au journal Le Nouvelliste.  À l’Université Quisqueya (Uniq), mardi, un parterre d’invités a eu le privilège de visionner sur grand écran l’une des émissions réalisées par Dream Master. Toute la beauté de cette révolution culturelle qui s’opère en Haïti se réalise dans les gestes conçus par des professionnels de la danse. En effet, Ayitidans, une association culturelle reconnue pour son travail de valorisation et de promotion des danses sociales, offre au pays et au monde une écriture chorégraphique pour que les corps bougent dans la fluidité des figures dans le temps et l’espace.  Les postures dans le konpa sont notées et se lisent comme une partition.  Pour le pas typique du konpa, vous dira le couple Clifford et Gaëlle Jasmin, « on relâche la hanche sur le contre-temps avant de mettre l’appui sur le temps ». Une belle approche pour noter les pas à exécuter dans la subtilité d’un mouvement.  Tout le swing du konpa se tient dans l'art de savoir gérer son bassin. Et un et deux et trois et quatre. On avance. On recule et un et deux et trois et quatre et cinq et six et sept et huit. Quelle énergie débordante! « Men konpa ». Il faut bien relâcher la hanche avant l’appui. Cette écriture gestuelle est typique à Haïti et se distingue de la salsa, du son, du batchata et d’autres danses sociales prisées chez nous. Dans les émissions réalisées par Dream Master, le téléspectateur appréciera les postures ouverte et intermédiaire ainsi que les colé séré fusionnels circonscrivant le monde autour de deux êtres envoûtés par la danse. Comment avoir l’âme à la danse ? Cette nouvelle dynamique à laquelle souscrit Télé 20, TNH et Super Star participe à l’épanouissement de la culture haïtienne à un moment crucial où la jeunesse se cherche. Dans cette perspective, le directeur de Le Nouvelliste, Max E. Chauvet, ne manquera pas d’« encourager les organisateurs qui ont fait preuve de ténacité et de résilience pour arriver à réaliser ce projet.»  Comme toute entreprise qui essaie de se frayer un chemin en Haïti, Ayitidans, qui promeut le concours national de danse konpa, a connu beaucoup de difficultés. Peyi lòk. Barikad. Du feu en combustion partout dans le paysage.  Dans un pays désenchanté, réduit à une pauvreté abjecte, comment avoir l’âme à la danse ? Chauvet, qui a visionné à l’Uniq l’avant-première émission, a posé une question qui a surpris le public: «Pourquoi il n’y a que des femmes dans le jury ?» À cette interrogation, Anaïse Chavenet de Communication Plus a lancé :«Mesye yo bwaze.» Le hasard de la réalité sociopolitique a configuré le jury de Konpa Danse Challenge uniquement de sensibilité féminine.   Mais « il a fallu des forces porteuses de la culture haïtienne en mutation, une complicité entre l’intelligence et le corps » pour que ce projet se réalise enfin pour reprendre la pensée expressive du recteur de l’Université Quisqueya, Jacky Lumarque. Cet universitaire, interpellé par ce fait culturel, voit déjà dans la trajectoire de ce mouvement de danse un facteur de création de richesse, un vecteur d’intégration sociale et un fondement de l’identité nationale.  Suivons l’enchaînement spectaculaire des pas des danseurs de konpa sur nos chaînes !