this used to be photo

Le Nouvelliste

Hinche : 92 gourdes pour un dollar lundi

Sept. 7, 2020, midnight

Les mesures pour faire chuter le dollar américain face à la gourde se poursuivent dans le pays, plus particulièrement dans le département du Centre où les propriétaires de petites et moyennes entreprises ne sont plus à l’affût de cette précieuse monnaie (dollar) depuis une semaine pour se procurer de marchandises, alors que les grossistes et le secteur informel s’approvisionnent en produits de première nécessité pour les revendre à des prix exorbitants. Les prix des produits de première nécessité dans les magasins sont hors contrôle dans le département du Centre, selon Philfrant Saint-Naré, porte-parole du Mouvement des paysans de Papaye ( MPP). « Cette baisse du taux de change est spectaculaire. Elle échappe absolument à tout contrôle et la situation alimentaire des habitants ne fait qu’empirer, puisque les propriétaires des magasins, surtout dans la ville de Hinche et ses environs, continuent de vendre leurs produits à prix fort alors que le dollar s'échange à 85 gourdes, a fait savoir Philfrant Saint-Naré, soulignant que les citoyens sont extrêmement inquiets du choix économique du pouvoir en place. « C'est une équipe d'amateurs. La banque centrale ne peut pas relever le défi avec Jovenel Moïse au pouvoir. La table est desservie. Le président Jovenel Moïse doit tirer sa révérence », a-t-il martelé. Dans la foulée, un autre paysan venu des Abricots, localité dépendant de la première section de Juanaria, a estimé que si la situation ne s’améliore pas rapidement, il y aura un réel risque de voir des échauffourées entre les propriétaires de magasins et les consommateurs. « Ce n’est certainement pas impossible, mais difficile à prévoir, car les chefs d’entreprises disaient que les prix des produits de première nécessité avaient grimpé en raison de la dévalorisation de la gourde dans les jours passés », a averti Éric Aliona. « Du 20 août au 7 septembre de l’année en cours, le dollar américain a passé de 122 à 92 gourdes après l’injection de plsieurs millions de dollars américains sur le marché par la banque centrale », a indiqué un entrepreneur ayant requis l’anonymat. C'est ce que nous appelons du pipi de chat. Au 19 mars le dollar se vendait à 100 gourdes à la banque et 103 gourdes dans les rues. « L'économie des petites bourses ne s'améliore pas avec cette montée en puissance de la gourde », a-t-il ajouté, soulignant que les propriétaires de petites et moyennes entreprises et les vendeurs de la place sont exposés, car les organisations locales ont appelé la population à la mobilisation pour forcer l’État à jouer son rôle de régulateur. Cette baisse spectaculaire du taux de change risque d'avoir des conséquences graves sur le secteur des affaires, s'est inquiété un entrepreneur de Mirebalais.