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Le Nouvelliste

Sur le rôle de l’audit interne à l’ère de la Covid-19

May 21, 2020, midnight

Dans le souci de conscientiser ses membres, la gouvernance des entreprises publiques et privées et le public en général sur les risques importants découlant de la pandémie du nouveau coronavirus ayant engendré une crise mondiale et sur l’importance de la fonction d’audit interne, l’IAI-Haïti a donc fait choix du thème « Comment auditer dans le contexte de Covid-19 »  pour ce mois de mai, mois de sensibilisation à l’audit interne de cette année 2020. A en croire Gally Amazan, le rôle de l’auditeur interne est très important dans la mesure où de nombreuses institutions, contraintes de fermer leurs portes partiellement ou totalement à cause de cette pandémie, se trouvent dans l'obligation de mesurer les impacts et agir en conséquence.  « L’auditeur peut les aider à comprendre, à évaluer les risques immédiats et, à moyen terme, leur proposer des actions à adopter. De plus, la fonction d’audit évalue l’efficacité des mesures de contrôle mises en place et aide à prévenir les risques de fraude », a expliqué l’actuelle présidente de l’IAI-Haïti Gally Amazan dans une entrevue exclusive accordée à Le Nouvelliste. En ce sens, a-t-elle précisé, l’auditeur interne est un acteur incontournable et représente un atout pour les entreprises ayant en leur sein une fonction d’audit interne. Pourtant,  déplore la professionnelle qui milite depuis 26 ans dans les champs de la comptabilité, de la gestion, de la finance et de l’audit interne, ce rôle dédié à l’audit interne n’est pas toujours bien compris par les chefs d’entreprises. « Dans certains cas, cette fonction est créée juste pour projeter une image de crédibilité ou pour répondre aux exigences d’un bailleur. Dans d’autres cas, même si cette fonction existe au sein de l’entreprise, elle est traitée en parent pauvre et ne dispose pas de ressources nécessaires à son développement et du pouvoir permettant aux auditeurs d’intervenir en toute indépendance d’esprit », a fait savoir Gally Amazan, actuelle directrice de contrôle interne, de la conformité et d’audit à la DINASA (Distributeurs Nationaux SA). Si un effort appréciable est constaté dans le secteur bancaire où les banques et institutions financière disposent d’une unité d’audit interne, au niveau du secteur public, en revanche, a-t-elle fait remarquer, les organismes autonomes à vocation industrielle, commerciale et financière sont, pour la plupart, à l’exception de l’Electricité d’Haïti (EDH), dépourvus d’une unité d’audit interne. Il en est de même pour les autres composantes de la gouvernance publique (ministères, organismes déconcentrés, institutions indépendantes et autres pouvoirs de l’Etat) qui ne disposent pas d’unité d’audit interne mais plutôt divers mécanismes externes  de contrôle et de régulation, juridictionnels ou administratifs. « Dans la perspective de rompre avec les démons du passé et la quête d’une meilleure gouvernance, le débat vaut la peine d’être lancé sur l’intérêt à doter les divers compartiments de l’appareil d’Etat  et des collectivités locales d’une fonction d’audit interne répondant aux normes internationales régissant la pratique de la profession d’audit interne. Ce qui passe par une réforme en profondeur de l’Etat, de ses institutions de contrôle et de leurs modes opératoires », a affirmé Gally Amazan.   « Ils sont nombreux, les citoyens, en particulier les jeunes,  à exiger la reddition de comptes suite à des suspicions planant sur l’intégrité du processus d’attribution et d’exécution des marchés publics au cours de ces dernières années. Encore faudrait-il qu’ils arrivent à comprendre que cette exigence passe nécessairement par la mise en place de toutes les structures de contrôle, dont l’audit interne qui constitue la troisième ligne de défense dans le processus de mise en place des principes de bonne gouvernance. Les deux premières étant le management opérationnel et la Direction générale », a-t-elle poursuivi, insistant sur le fait que l’audit interne est indispensable à̀ la bonne gouvernance en ce sens qu’il favorise la confiance, la transparence et facilite la reddition de comptes. Compte tenu de l’importance de la fonction d’audit interne indépendante et objective au sein de toute organisation, l’IAI-Haïti a décidé de conduire des actions de sensibilisation en ligne et/ou à distance autour d’un certain nombre de thématiques comme  la reddition de comptes, la bonne gouvernance, le contrôle et sur le rôle important que peuvent jouer les auditeurs internes dans la vie des organisations, notamment en période de crise telle celle provoquée par la pandémie de la Covid-19 (pendant et après). Après avoir été contraint d’annuler un séminaire prévu en mars dernier, l’Institut des Auditeurs internes annonce l’organisation de deux webinaires via la plateforme Zoom au cours des deux dernières semaines du mois de mai à l’intention des étudiants et des professionnels de l’audit interne. Composition de l'actuel conseil qui dirige l'IAI-Haïti : Ce Conseil compte douze (12) membres dont un (1) sans droit de vote. Outre la présidente Gally Amazan, la composition du conseil est complétée par deux (2) vice-présidents, Nathanaël JEAN-LOUIS et Kervens VALÈRE, un (1) vice-président exécutif du Comité de Surveillance et Discipline/Audit, Fernand Robert PARDO, une (1) secrétaire, Pamela JOLIFILS, une (1) trésorière, Marie Welldz BIJOU, quatre (4) gouverneurs, Marie Françoise Régine SAINT CLAIR, Pierre Raynaud JULIEN, Gabriel ZÉPHYR et Renoix LAVENTURE, et deux (2) conseillers, Romuald JEAN-BAPTISTE et Thomas E. BLOT.