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Le Nouvelliste

Gonaïves : des bandits de Savien assassinent un chauffeur, ses collègues ont bloqué la nationale #1

Jan. 5, 2020, midnight

Pendant plusieurs heures, samedi matin, des chauffeurs ont bloqué la route nationale #1, à hauteur de Mandrin, entrée sud des Gonaïves, pour protester contre l’assassinat de l’un des leurs par des bandits de Savien. Selon les protestataires, la victime a été tuée par balle vendredi soir, à Moreau-Paye, localité de Petite-Rivière de l’Artibonite, en revenant de Port-au-Prince avec une dizaine de passagers.  Depuis des mois, le tronçon Saint-Marc/Estère devient un calvaire pour les passagers. Les bandits de Savien ne cessent d’y imposer leurs lois. Comme bon leur semble, ils pillent, tuent et détournent des véhicules. Dans la soirée de vendredi, ces malfrats ont frappé fort. Ils ont assassiné Léonor Félisnord, 51 ans, chauffeur assurant le trajet Gonaïves/Port-au-Prince, et blessé par balle plusieurs autres passagers. Certains seraient dans un état très critique.  Selon ses proches, Léonor Félisnord revenait de Port-au-Prince lorsqu’il a été attaqué par les bandits. Après avoir reçu plusieurs balles dont l’une au cou, il aurait perdu le contrôle du minibus qu’il pilotait. « Le véhicule a fini sa course dans un canal au bas de la route. Et, Léonor a rendu l’âme sur le coup », a expliqué Dominique François. L’incident se serait produit aux environs de 7h p.m. Le cadavre a été levé samedi vers midi. « Aucun juge et policiers des juridictions de Saint-Marc et Gonaïves ne voulaient nous accompagner. Ils craignaient tous pour leur sécurité », s’est indigné un neveu de la victime.  En signe de protestation, tôt ce matin, les collègues de Léonor ont bloqué la nationale #1, l’un des principaux axes routiers du pays. Les passagers du grand nord qui devraient se rendre dans la capitale ont dû patienter pendant au moins trois heures. D’autres personnes inquiètes pour le déroulement de la journée ont rebroussé ce chemin. La situation est actuellement revenue à la normale.  Interrogés par le journal, certains protestataires se disent prêts à revenir à la charge si les autorités compétentes n’assument pas leurs responsabilités. « Nous avons satisfaits toutes les exigences légales. En retour, l’Etat doit nous protéger », a déclaré l’un d’entre eux. Les chauffeurs en ont profité pour fustiger la direction départementale de la police qui, ont-ils regretté, refuseraient de poster des patrouilles dans cette zone à risque. D’après certains riverains, dès 6h du soir, les forces de l’ordre vident les lieux.  Jodherson Cadet