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Le Nouvelliste

« Haïti n’a pas besoin d’un Messi ou d’un Cristiano, mais d’une équipe de rêve», estime Ralph E. François

July 10, 2020, midnight

Si, compte tenu de la déchéance de la situation du pays qui se trouve dans une impasse, certains perdent tout espoir d’un lendemain meilleur pour Haïti, d’autres estiment, au contraire, qu’il arrive le temps que de nouvelles personnalités émergent pour changer la donne. Mais pour y parvenir, il faut qu’il ait une équipe de rêve (dream team) dotée de compétences et d’honnêteté pour mener la barque de ce pays, avance Ralph Emmanuel François, 37 ans, jeune entrepreneur qui se présente fièrement comme un activiste et un politicien qui ambitionne la prise du pouvoir. « Nous voulons prendre la direction du pays. Nous voulons prendre le contrôle de l’Etat. Nous devons le faire. C’est dans cette dynamique que nous nous inscrivons. Nous connaissons le processus normal. Nous devons monter notre propre structure politique, tout en dégageant l’alternative souhaitée », s’est exprimé Ralph Emmanuel François, jeudi soir, sur le plateau de l’émission « Haïti, Sa k ap kwit ? » sur la chaîne 20. De l’avis de l'entrepreneur qui a une formation de base en sociologie, « Haïti ne fait pas machine arrière, elle se désoriente ». Il croit qu’il est temps que la jeunesse s’implique et assume ses responsabilités en posant des actions pour réorienter la barque de ce pays. Pour ce passionné de la littérature politique du pays, Haïti ne se développera pas s’il n’y a pas une connexion entre les compétences (qu’elles émanent de la diaspora ou de l’intérieur du pays). Une opportunité, croit-il, que nous offrent, en fait, les outils de technologie et de la communication. « Il y a une crise quantitative de l’honnêteté de la compétence en Haïti, même au sein de ma génération », analyse l’ancien cadre du ministère de la Planification et de la Coopération externe. Contrairement à d’autres pays qui ont profité de leurs périodes de crise pour progresser, Haïti, pour M. François, a déjà galvaudé l’opportunité qu’avait offerte la chute des Duvalier en 1986, a encore une opportunité en or pour décider de faire les choses autrement. Pour y arriver, il pense qu’il faut former une masse critique de compétences dans le pays. Il faut encourager d’autres gens compétents capables d’assumer collectivement leur responsabilité. « Haïti n’a pas besoin d’un Messi ou d’un Cristiano. Le pays a besoin d’une équipe de rêve (dream team) qui doit être construite », martèle celui qui dit assister à une véritable crise de gouvernance dans le pays actuellement. « Le pays n’est pas géré politiquement », avance l’activiste Ralph Emmanuel François, appelle tous les acteurs de la société à trouver un accord de stabilité pour aider à trouver une porte de sortie à cette situation.