Le Nouvelliste
Le RDNP exige le retrait de l’arrêté nommant le CEP et prône le dialogue pour sortir de la crise
Sept. 21, 2020, midnight
Le secrétaire général du RDNP ne va pas par quatre chemins. Eric Jean Baptiste exige le retrait de l’arrêté présidentiel nommant le nouveau CEP qui a pour mandat d’organiser un référendum en vue de doter le pays d’une nouvelle Constitution et l’organisation d'élections générales. En conférence de presse le lundi 21 septembre, l’ancien candidat à la présidence estime qu’il n’est pas trop tard pour trouver une sortie de crise par le dialogue entre l’exécutif et toutes les forces vives du pays. Le secrétaire général du RDNP a critiqué le fait que le président Jovenel Moïse a pris sur lui de nommer un Conseil électoral provisoire sans consensus avec les forces vives du pays. Selon Eric Jean Baptiste, cette nomination est encore plus grave lorsque l’exécutif donne mandat à ce CEP d’organiser un référendum en vue de doter le pays d’une autre Constitution. En voulant changer la Constitution de cette manière, le président de la République, a tancé Eric Jean Baptiste, viole l’article 284-3 de la loi mère qui stipule que toute consultation populaire tendant à modifier la Constitution par voie de référendum est formellement interdite. « Le RDNP, le leader dans la lutte pour une autre Constitution, est heureux de constater que la grande majorité de la classe politique et de la société civile sont d’accord pour doter le pays d’une autre Constitution afin de sortir Haïti de la situation où elle se trouve. Cependant, cela devrait se faire dans le cadre d’un accord politique ou d’un large consensus. La réforme constitutionnelle ne peut pas se faire dans la conjoncture actuelle en dehors d’un consensus entre les forces politiques, sociales et économiques », a épilogué Eric Jean Baptiste. Après la publication de l’arrêté nommant ce CEP qui a un autre mandat en plus de l’organisation des élections, l’ancien candidat à la présidence se demande pourquoi le pouvoir Tèt kale, qui avait le contrôle du Parlement, n’en profitait pas pour amender la Constitution. « Eske se pouvwa avi yap prepare ? », se demande Eric Jean Baptiste. Le leader politique a fait remarquer que le régime en place n’a pas la confiance de la classe politique ni de la population pour changer la Constitution. Selon Monsieur Jean Baptiste, un changement de Constitution avec ce pouvoir peut entrainer le pays dans un cycle de violence inimaginable avec pour conséquence la déstabilisation de l’île, voire toute la région. Dans un arrêté publié le vendredi 18 septembre, l’exécutif a nommé les neuf membres du CEP avec pour mandat : d’ « Organiser le référendum constitutionnel afin de doter le pays d’une nouvelle Constitution ; d’organiser les élections locales, municipales, législatives et présidentielle et d’organiser les élections pour tous autres postes vacants ou qui pourraient le devenir en attendant. »