this used to be photo

Le Nouvelliste

Construction, risques sismiques, dégradation de l’environnement, 10 ans après le séisme, où en sommes-nous ?

Jan. 20, 2020, midnight

Haïti a commémoré, au cours du week-end écoulé, la première décennie du séisme du 12 janvier 2010. Beaucoup d’entre nous n’ont pas vu le temps passer tant les plaies laissées par la catastrophe ne sont toujours pas cicatrisées. Les histoires liées au séisme racontées dans les conversations privées, dans les médias comme sur les réseaux sociaux le prouvent. Visiblement, nos blessures intérieures sont encore béantes. Le pays pleure encore ses morts. Et cela durera encore longtemps. Il n’y a pas que les plaies qui ne soient pas encore cicatrisées. Les dégâts non plus ne sont pas encore réparés. Certains diraient même que le pays n’a pas su profiter des opportunités post-séisme pour se reconstruire. L’argent coulait à flot à cette époque. Les experts se bousculaient à nos portes. Le pays bénéficiait de toute l’attention de la communauté internationale. Et pourquoi a-t-on raté la reconstruction ? Il manquait la volonté politique », croient des experts. Le domaine de la construction, l’un des plus touchés par la catastrophe, résume à lui seul l’échec de la reconstruction. Aujourd’hui, le pays dispose de plus de bidonvilles qu’avant le 12 janvier 2010. Les gens construisent toujours comme ils le peuvent. Personne ne contrôle la qualité des matériaux utilisés dans les constructions. L’État peine à se donner les moyens d'imposer le respect des normes de construction. Il faut cependant reconnaître qu’on ne peut pas mettre tous les acteurs dans le même panier. En termes de recherche scientifique, certains efforts ont été consentis. La Faculté des sciences par exemple s’est dotée de l'Unité de recherche en géosciences (URGEO). Il s’agit d’une avancée majeure pour notre pays qui est traversé par de nombreuses failles sismiques. Il est dans ce cas important que nous connaissions les caractéristiques de nos sols. À côté de la création de l’URGED, de nombreuses études ou documents ont été réalisés sur le secteur de la construction. Ils portaient notamment sur les techniques de construction parasismiques, la nature des sols, la qualité des matériaux, entre autres. Ce qui manque cependant c’est de porter la population à s’approprier ces travaux. Dans un pays où l’oralité a le vent en poupe, le travail de diffusion des connaissances ne peut pas se résumer à la publication sur Internet, dans les revues ou dans les ouvrages. Il faut plus que cela. HaïtiClimat, dans le cadre de sa 18e émission diffusée le jeudi 16 janvier 2020 sur les ondes de Magik 9, a mis les projecteurs sur le travail de l'Unité de recherche en géosciences de la Faculté des sciences. Deux scientifiques, Steeve Symithe Julien et Kelly Guerrier, tous deux Dr en géoscience et professeurs à la Faculté des sciences de l’Université d’État d’Haïti, étaient les invités à l’émission. « Construction, risques sismiques, dégradation de l’environnement, 10 ans après le séisme, où en sommes-nous ? », tel a thème de la première émission de HaïtiClimat pour l’année 2020. L’émission est disponible sur le lien : https://soundcloud.com/user-268726113/haiti-climat-jeudi-16-janvier-invites-steeve-symithe-julien-et-kelly-guerrier?fbclid=IwAR39RtVUsyAP9PEplDnwAuvv8s0WTUhAHybLRmDgyFBWWGdcauWo07xq47Y