this used to be photo

Le Nouvelliste

Classes, confinement, conjugaison, corruption…

March 31, 2020, midnight

Des chercheurs et des organisations ont proposé (en vain ?) le remplacement de l’expression « social distancing », distanciation ou distance sociale par « physical distancing », distance physique. La distance sociale a en effet nommé des pratiques d’exclusion fondées sur des rapports de domination et des préjugés. Elle est trop socialement marquée pou se refaire une virginité et désigner de manière neutre une mesure préventive dans le domaine de la santé publique. On peut s’inquiéter que médias, responsables politiques l’utilisent sans se préoccuper de comment elle peut être perçue, ni de ce qu’elle peut, par ailleurs, vouloir dire. La distance sociale, on connaît, on peut se passer des équivoques. Le spectacle des bastonnades de civils par des policiers en Inde, les plaintes déposées dans certaines « démocraties » occidentales contre des contrôles violents, parfois sur fond de racisme ou de délit de faciè, sont, avec les réactions de foules traquant des « malades », autant de preuves du lien entre la peur et les réflexes totalitaires ou autoritaires. L’occasion peut-être pour ceux qui en ont les moyens de relire des fables comme « L’aveuglement » de José Saramago. L’occasion aussi de reconnaître que si un virus ne choisit pas ses cibles et si les outils de protection et de prévention manquent à tous, les inégalités sociales rendent les uns plus vulnérables que les autres. Et l’hypocrisie tend au ridicule chez ceux qui prétendent que devant ce « malheur commun » on ne devrait pas mentionner les problèmes sociaux, la belle humanité ne ferait soudain plus qu’une.  Essai positif d’engin hypersonique, refus d’aider tel pays sous prétexte que son gouvernement n’est pas légitime, mise à prix de la tête d’un chef d’Etat, concurrence entre laboratoires de l’industrie pharmaceutique, conflits de plus en plus ouverts entre grandes entreprises et leurs salariés, récupération politique de la situation par des pouvoirs contestés… Les rapports sociaux, dans leurs dimensions économique et politique, restent ce qu’ils sont, des conflits d’intérêts. Récupération politique : cet argent gaspillé à inscrire « Bureau de la première dame » sur des seaux. Pourquoi diable le bureau de la première dame sur des seaux dont les usages seront sans doute variés ? Jusque-là, la propagande. C’est le rôle de l’Etat, pas d’un quelconque bureau d’une quelconque première dame. (Ces seaux, l’eau manquant à leurs récipiendaires, il est problable qu’ils les remplissent d’autres choses). Et l’inquiétude, bien sûr, sur la gestion des fonds alloués à la lutte contre l’épidémie. On aimerait bien avoir le détail de la transaction de commande de matériels et de toutes les dépenses qui suivront. La Toile s’emballe déjà… Peuple échaudé… Et Martelly/Moïse/PHTK n’ont ni la réputation d’être particulièrement honnêtes ni l’habitude de la transparence. Pour rire, les démêlés du Premier ministre avec les marqueurs temporels et de logique… Quel casse-tête que les «dès», «depuis», «aussitôt que», et peut-être au bout de la liste, dans quelques mois un après que. Une phrase du genre : « Après que l’argent eut été dépensé, les C challengers exigèrent la reddition des comptes. »