this used to be photo

Le Nouvelliste

2019, année terrible pour l'économie...

Oct. 15, 2019, midnight

Le taux de croissance du PIB d'Haïti n’a jamais été aussi bas ces cinq dernières années. Il est de 0,1 % en 2019, a révélé la revue de l’économie mondiale publiée par le Fonds monétaire international (FMI), à Washington, mardi 15 octobre 2019.  En 2018, le taux de croissance du PIB était de 1,5, 1,2 % l’année d’avant, 1,5 % en 2016, 1, 2 % en 2015 et 2,8 % en 2014, lit-on dans le tableau présenté par le FMI. Le Fonds ne prévoit pas de retour en force de la croissance pour les prochaines années. Ses projections tablent sur une croissance de 1,2%, l'année prochaine, en 2020 et de 1,5% en 2024. La revue de l’économie mondiale indique aussi qu’il y a un ralentissement de la croissance de l’économie mondiale. «  L’économie mondiale connaît un ralentissement synchronisé : la croissance a de nouveau été révisée à la baisse pour 2019, à 3 %, soit son rythme le plus lent depuis la crise financière mondiale de 2008. Il s'agit d'un sérieux recul par rapport aux 3,8 % de 2017, année où l'économie mondiale connaissait un redressement synchronisé. Le tassement de la croissance est la conséquence de l’augmentation des obstacles au commerce, de l'incertitude accrue qui entoure les échanges commerciaux et la situation géopolitique, de facteurs spécifiques qui causent des tensions macroéconomiques dans plusieurs pays émergents et de facteurs structurels, dont une faible productivité et un vieillissement de la population dans les pays avancés », selon l’économiste en chef du FMI, Gita Gopinath. « En 2020, la croissance mondiale devrait s'améliorer légèrement pour atteindre 3,4 %, ce qui correspond à une révision à la baisse de 0,2 % de nos projections d'avril. Toutefois, contrairement au ralentissement synchronisé, cette reprise n’est pas généralisée et est précaire. La croissance des pays avancés devrait ralentir pour s'établir à 1,7 % en 2019 et 2020, tandis que celle des pays émergents et des pays en développement devrait s'accélérer, passant de 3,9 % en 2019 à 4,6 % en 2020 », a poursuivi Gita Gopinath.                                                     Des inquiétudes...                                            Au pays, bien avant les informations du FMI sur le 0,1 % du PIB, une croissance négative en considérant le 1,5 % de croissance démographique, des opérateurs économiques ont soutenaient que 2019 est une année terrible pour plusieurs filières. Les chocs politiques de 2018 se sont d'ailleurs reproduits en 2019. Par rapport au ralentissement de l'économie mondiale, il faudra attendre et voir ses effets sur l'envoi des transferts de la diaspora, plus de 3 milliards de dollars cette année, soit plus de 30 % du PIB. La manne de la diaspora va-t-elle chuter en plomber encore plus nos prévisions ? L'incertitude politique va-t-elle se poursuivre comme on le craint ? La publication de cette revue sur la croissance du PIB intervient aussi à un moment où l’économie haïtienne est à l’arrêt depuis plus de cinq semaines à cause de manifestations successives qui exigent la démission du président Jovenel Moïse.  Cette publication survient également à un moment où les entreprises haïtiennes connaissent un temps extrêmement difficile. En plus de carnets de commandes rachitiques, du ralentissement drastique de leurs activités, certaines composent aussi à des frais financiers élevés suite à l’augmentation supérieure à 20 % des taux directeurs. Et le taux de change n'aide pas.  Le resserrement monétaire décidé par la BRH pour contrôler l’inflation, plus 19 % en août et la dépréciation de la gourde qui a perdu plus de 30 % de sa valeur en quelques mois n’a pas fait sourire personne. Entre-temps, sans gouvernement, sans budget pour l’exercice 2019-2020, Haïti est sur le banc des mauvais élèves. Le pays n’a pas pu obtenir, du fait du renvoi du Premier ministre Jean-Henry Céant, non remplacé par le Parlement, le prêt de 229 millions de dollars sur trois à % d’intérêt auprès du FMI. Et plus de 2.2 milliards de dollars de projets sont bloqués.  Le seul soutient d’Haïti, du président Moïse, celui du président Donald Trump, est politique. Le président Donald Trump qui lui-même traverse une zone de turbulences. À Washington, lundi, mardi et durant toute la semaine, des assistants, des diplomates doivent répondre aux questions de commissions du congrès dans le cadre de l’enquête en destitution ouverte contre le président Donald Trump, accusé d’avoir usé de son pouvoir pour obtenir du président ukrainien des informations dommageables pour son rival, l’ex-président Joe Biden, en tête dans les sondages comme le candidat démocrate à la prochaine élection américaine en novembre 2020. Le président Trump, sous le feu de la critique à cause de l’abandon des kurdes en Syrie, regarde du coin de l’œil les démêlés judiciaires de son avocat, Rudy Giulliani.