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Le Nouvelliste

La reprise des activités scolaires dans l’impasse : l’État est pointé du doigt

Nov. 26, 2019, midnight

S’il est un point qui fait l’unanimité, c’est que les écoles ne demandent pas aux élèves de regagner leurs classes et les parents ne décident pas non plus de les y emmener. En absence de déclaration publique en faveur du respect du droit à l’éducation des enfants, des organismes de défense des droits humains désignent le pouvoir en place, par son incapacité à gérer le pays et garantir un climat de sécurité dans les rues, comme seul responsable. Pour la Commission épiscopale Justice et Paix (C-JILAP), la situation intenable qui a eu cours dans le pays avec des scènes de violence atypiques est la raison qui explique que les parents et responsables d’écoles ne veulent pas prendre de risque avec leurs enfants. « Les parents ont réagi suivant leur compréhension de la société. Ils ont réalisé que les autorités sont incapables de combattre les actes de criminalité et quand il y a une victime, la justice n'est pas en mesure de poursuivre et condamner les coupables », a déclaré Jocelyne Colas Noël, coordonnatrice de la CE- JILAP.  Madame Noël a aussi fait savoir que la question de l' éducation préoccupe la CE-JILAP, notamment la qualité de la formation dispensée à tous les niveaux de l'enseignement en Haïti. Toutefois, elle ajoute qu'on ne peut pas conseiller aux parents en cette période d'envoyer leurs enfants à l'école sans l'expression d'une volonté des autorités de garantir la sécurité dans les rues. Dans un rapport en préparation sur la violation du droit à l'éducation de près de trois millions d'enfants par l'État haïtien, le Centre d'analyse et de recherches en droits humains (CARDH) incrimine déjà Jovenel Moïse et son administration comme responsables de la fermeture des classes. « Le président de la République ne s'est jamais prononcé sur une date pour la reprise des classes. Malgré le fait qu'il est à la base de cette situation de crise et d'instabilité dans le pays, le chef de l'État fait preuve de mauvaise foi en refusant de se pencher sur le problème du retour en classe des élèves », a indiqué Me Gédéon Jean.  «Serait-ce les tenants du mouvement « peyi lòk » qui empêchent la reprise des activités scolaires, le coordonnateur du CARDH, comme réponse, a insisté sur le fait que la responsabilité de garantir le droit à l'éducation revient exclusivement à l' État. « Suivant le rapport de verticalité, toute violation de droits humains met en cause avant tout l'État. Les revendications exprimées violemment dans les rues sont d'ordre social et dues à la mauvaise gestion du pays. C'est à l'État de garantir la sécurité dans les rues pour une reprise effective des activités scolaires", a tenu à préciser Me Gédéon Jean.