Le Nouvelliste
Trois chauffeurs de taxis-motos et six revendeurs de carburant interpellés aux Gonaïves
Sept. 19, 2019, midnight
Après les protestations violentes enregistrées en début de semaine, un calme apparent est observé le jeudi 19 septembre 2019 aux Gonaïves. Cette trêve survient après l’arrestation de trois chauffeurs de taxi pour troubles à l’ordre public et de six revendeurs de carburant. Des établissements scolaires et entreprises en ont profité pour rouvrir leurs portes. Les trois chauffeurs seraient impliqués dans des actes de violence perpétrés contre des écoles et d’autres institutions publiques et privées de la ville. Lors de la manifestation de mardi dernier, certains d’entre eux étaient très agressifs. Les forces de l’ordre ont dû riposter avec du gaz lacrymogène. Le chef de file du mouvement, Willio Joachim Datus, décline toute responsabilité dans le grabuge. Les actes de vandalisme, a-t-il avancé, seraient l’œuvre de certains individus qui auraient infiltré la foule. Après ces actes de violences qui ont fait plusieurs blessés, avec la collaboration d’un groupe de protestataires, le chef du parquet près le tribunal civil des Gonaïves, Me Serard Gasius, a arrêté six revendeurs de carburant et saisi plusieurs gallons de gazoline. Cette opération qui a été menée dans plusieurs quartiers populaires, a indiqué le commissaire, se veut un moyen de lutter contre la vente illicite des produits pétroliers. « Nous nous engageons à éradiquer cette pratique dans notre juridiction », a soutenu Me Gasius. Le parquetier exhorte tous les juges de paix à lui emboîter le pas. Le président de la Fédération des transporteurs de l’Artibonite, Edzer Joseph, appelle les autorités à traiter le problème en amont. Selon lui, le parquet doit également sévir contre les propriétaires de pompes qui sont de connivence avec les détaillants. « Personne ne doit être au-dessus de la loi », a rappelé M. Joseph. Au plus vite, il invite l’exécutif à régulariser cette situation qui a un impact négatif sur le secteur et les passagers. En raison de la pénurie de carburant dans les stations d'essence, le transport en commun se fait au ralenti. Les bennes à ordures du service de voirie ne fonctionnent pas. Les rues sont toujours jonchées de fatras. Plusieurs citoyens ont déploré cette insalubrité. Ils demandent à l’administration communale d’utiliser les moyens du bord pour les aider à préserver leur santé.