Le Nouvelliste
225 compatriotes en provenance de Providenciales refoulés au Cap-Haïtien
April 6, 2020, midnight
Les autorités haïtiennes et des îles caïques ont établi, le dimanche 5 avril 2020, un pont aérien entre Cap-Haïtien et Providenciales (Turks and Caicos) afin de rapatrier un groupe de 225 compatriotes interceptés, la semaine dernière, dans les eaux territoriales de cet archipel britannique. 44 voyageurs clandestins capturés tôt, ce dimanche 5 avril, ont été ajoutés aux 181 compatriotes qui devraient être préalablement déportés vers Haïti. Quatre des rapatriés, soupçonnés d’êtres les principaux organisateurs des voyages clandestins vers Providenciales, ont été interpellés par la Police nationale d’Haïti (PNH) à leur descente d’avion à l'aéroport international du Cap-Haïtien. Les rapatriés ont été transférés dans un lieu gardé secret par les autorités locales craignant d'éventuelles représailles de la population, après le refus de plusieurs hôtels de la ville de leur louer des chambres. « Ils vont être mis en quarantaine durant 14 jours », rassure le Dr Erntz Robert Jasmin, directeur départemental Nord du ministère de la Santé Publique et de la Population( MSPP). Cependant, quelques heures après leur arrivée, 69 des rapatriés ont librement quitté les lieux de quarantaine où aucune présence policière n'avait été remarquée. 132 des rapatriés ont été pris en charge par l’Office national pour la migration (ONM). « Invasion » d'Haïtiens aux îles Turques et Caïques Plusieurs navires de fortune ont recemment transporté, des voyageurs clandestins dans la capitale économique de cet archipel très convoîté par les Haïtiens fuyant leur terre natale. Le consulat d’Haïti aux îles Turques et Caïques précise avoir assisté ces compatriotes et leur apporté notamment des habits et des cache-nez. La représentation haïtienne sur cet archipel britannique a vivement condamné, parallèlement, « cette augmentation constatée du nombre de voyageurs clandestins » issus pour la plupart de la côte septentrionale et détectés en majeur majeur partie par les radars de la police royale caïque. « C'est une illusion de penser qu'on pourrait séjourner clandestiment sur les îles Turks and Caicos, et d'y travailler », a déclaré un diplomate haïtien sur place. Les Haïtiens résidant à Turks and Caicos sont stigmatisés et traumatisés par les critiques acerbes des natifs et des autorités, rapporte une source bien informée. « Ils sont humiliés et rabaissés par devant les moqueries et les injures des habitants de cet archipel britannique», rapporte notre source. Les autorités caïques font monter la pression Dans un communiqué de presse dont copie nous a été acheminée, le ministre caïque de l’Immigration, de la Citoyenneté, du Travail et de l’Emploi, Vaden Williams, a clairement précisé que son objectif est de faire rapatrier tous nos détenus illégaux. « C'est une tâche coûteuse mais qui doit être entreprise afin de protéger la vie de notre peuple.» Bientôt, poursuit le responsable caïque, vous entendrez parler de mesures mises en place pour nous protéger. « Des mesures telles que les délais de permis de travail, la fermeture des premiers permis de travail; des opérations d'application de la loi et des rentes conçues pour nous débarrasser des migrants illégaux », poursuit le ministre, rappelant dans la foulée « qu'il est illégal d'héberger des personnes illégales et que les personnes reconnues coupables de telles activités sont passibles d'une amende de vingt mille dollars américains ou d'une peine d'emprisonnement de quatre ans, ou des deux conformément à l'ordonnance sur l'immigration de 2018 ou toute loi. » Avant de les refouler vers Haïti, nos compatriotes ne présentaient pas des symptômes de Covid-19, selon le ministre caïque de l’Immigration, de la Citoyenneté, du Travail et de l’Emploi, Vaden Williams, dans son communiqué de presse. « Tous les détenus ont été contrôlés et autorisés à être rapatriés car personne ne manifestait ni ne se plaignait de symptômes du Covid-19, comme l'a confirmé notre équipe médicale », conclut le communiqué.