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Le Nouvelliste

« C’est le président Moïse qui a besoin d’un accord politique, pas les partis politiques », dixit Liné Balthazard  

Dec. 11, 2019, midnight

C’est un Liné Balthazard direct et sans langue de bois qui s’est adressé au président de la République mercredi matin lors de sa participation à l’émission Panel Magik sur Radio Magik 9. « Depuis 2017, aucun problème politique majeur dénoncé lors des manifestations contre le président n’a été résolu », a-t-il dit pour attirer l’attention du chef de l’État sur la nécessité de conclure un accord politique. La reprise des activités constatées ces dernières semaines au pays ne doit pas être considérée comme une victoire pour le chef de l’État. Le président du PHTK estime que s’il y a des gens autour du locataire du Palais national qui lui font croire que tout va bien, ils le poussent dans l’erreur. « Jovenel Moïse ne peut pas se passer de l’opposition qui a montré ses capacités de nuisance, mais surtout sa capacité d'empêcher le président de diriger le pays convenablement. Mais l’opposition n’a pas non plus la capacité d’obtenir la démission du chef de l’État avant la fin de son mandat, d’où la nécessité d’un accord politique », a avancé M. Balthazard. « Ce serait une erreur pour le président de croire qu’il peut changer seul le pays sans un consensus, sans un accord politique », a-t-il ajouté. Interrogé sur les déclarations du président de la République dans la presse dominicaine annonçant la formation d’un gouvernement avant la fin de l’année, Liné Balthazard, conseiller de Jovenel Moïse, a exhorté le chef de l’État à former un gouvernement sur la base d’un accord politique inclusif et à choisir un Premier ministre de consensus qui puisse résoudre les problèmes politiques qui secouent le pays. « Si prezidan an mete yon gouvènman ki pa gen kapasite pou rezoud pwoblèm politik yo, se lave men siye atè », a-t-il prédit. Selon M. Balthazard, le président doit se soucier de la résolution des problèmes politiques, économiques et sociaux du pays. « Le pays est bloqué à cause des problèmes politiques et économiques », a-t-il souligné. Le prochain Premier ministre, a-t-il précisé, doit inspirer confiance aux parties en présence, au secteur économique et à la société civile; il doit être quelqu’un qui fait preuve de loyauté républicaine et institutionnelle. Le président du PHTK a fait remarquer que le chef de l’État ne l’a pas encore contacté sur la formation d’un éventuel gouvernement. « Ce n’est pas notre préoccupation pour le moment. Notre priorité, c’est un consensus politique avant la fin de l’année sur comment le pays va être dirigé à partir de janvier 2020 », a-t-il affirmé. Si dans ses différentes prises de position le président Moïse  a souvent tendance à se dédouaner des rendez-vous manqués comme la non-réalisation des élections et la crise politique, le chef du parti du président lui a fait remarquer qu’étant chef de l’État, c’est à lui qu’il revient d’assurer le bon fonctionnement des institutions du pays. Liné Balthazard a souligné que l’administration Moïse n’avait pas besoin d’une nouvelle loi électorale pour initier le processus électoral devant renouveler la Chambre des députés et le tiers du Sénat. Il a fait remarquer que le décret électoral 2015 sous l’égide duquel le président, les sénateurs, les députés ont été élus est toujours en vigueur. Il a mis le chef de l’État en garde contre une éventuelle volonté de remplacer les cartels municipaux par des cartels intérimaires à partir de janvier 2020. L’accord de Marriott Vs l’accord de Kinam   Par ailleurs, le président du PHTK a fait remarquer que l’accord de Kinam n’a pas été paraphé uniquement par des alliés du président de la République. Le leader politique a toutefois souligné que le PHTK et les partis alliés comme KID, Bouclier, VERITE et LAPE qui ont signé l’accord de Kinam représentent près de 80 sur 140 cartels municipaux à travers tout le pays. Selon lui, l’accord de Marriott avec en son sein un ensemble de forces politiques qui exigent la démission du président de la République et la formation d’un gouvernement de transition, « c’est une très bonne chose pour le pays. L’Accord de Marriott veut une transformation politique rapide du pays, l’accord de Kinam veut aussi la transformation du pays, mais une transformation progressive et pacifique », a-t-il dit. Pour Liné Balthazard, les accords de Marriott et de Kinam ont plus de points communs que de points de divergence. « Les deux accords veulent un autre gouvernement, une nouvelle Constitution, la réalisation du procès PetroCaribe. L’accord de Marriott veut une conférence nationale, l’accord de Kinam l’appelle dialogue national. Seule la demande de la démission du chef de l’Etat constitue notre point de divergence. Nous voulons qu’il termine son mandat… », a-t-il soutenu. « Entre Marriott et Kinam, il y a cette volonté de transformer le pays…Pendant ces 30 dernières années les acteurs étaient soit dans l’opposition, soit au pouvoir. La faillite du pays est une faillite collective. 30 années de mauvaise gouvernance, de mauvaises décisions. Ces trois dernières années, le président Jovenel Moïse qui est en poste a sa part de responsabilité dans cette situation, mais il n’est pas coupable de tous les maux… », a dit le président du PHTK. Sur la base des points de convergence entre l’accord de Marriott et celui de Kinam, les signataires des deux documents se parlent régulièrement, mais il n’y a encore rien de formel dans les discussions, a fait savoir Liné Balthazard.