Le Nouvelliste
Les enseignants des écoles publiques en grève à Jérémie
Sept. 23, 2019, midnight
Un mouvement de grève des professeurs est lancé ce lundi 16 septembre à Jérémie. Une situation qui risque de perturber toute l'année académique 2019-2020. « Les écoles publiques primaires et secondaires resteront fermées à Jérémie, jusqu'a que l'Etat honore ses engagements envers nous » insiste un professeur, se trouvant dans la foulée d'une marche organisée par ses pairs, le lundi 17 septembre 2019. Les enseignants dénoncent le mauvais traitement de l'Etat haïtien et le non-paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaire. Ils étaient nombreux ce lundi dans les rues de la métropole de la Grand’Anse à réclamer davantage de pouvoir d'achat. « Ce n'est pas une opération de boycott, ni un mouvement d'opposition contre le gouvernement. Nous voulons juste un traitement plus humain de la part de l'État haïtien ». Il s'agit des enseignants qui portent le mouvement avec un fort soutien des élèves et parents, poursuit un professeur de physique de l'un des lycées de la ville. Faute d'accord entre le MENFP et les enseignants, les établissements scolaires du secteur public risquent de fermer leurs portes pour longtemps encore, menacent les professeurs. En effet, plusieurs d'entre eux n'ont pas travaillé lundi et mardi, ce qui a perturbé le fonctionnement des établissements. « J’ai une famille à nourrir, la hausse du prix du carburant a causé de la rareté, la non-proximité des écoles par rapport à la ville, 19 mois sans recevoir un sou de l'État depuis ma nomination, alors dis-moi », se plaint un enseignant de 6e année fondamentale, « dans quel pays qu'on peut vivre dans de telles conditions ? Et l’Etat ose me demander quand même de me présenter dans une salle de classe pour dispenser des cours? » Les grévistes réclament une augmentation de leur salaire et l'amélioration des conditions de vie des enseignants qui sont dans l'enseignement public. Les élèves menacent aussi de gagner les rues avec les professeurs. Une élève de la terminale quetionnée sur les mouvements entamés par les enseignants réagit de la façon suivante : « Dans un pays où un parlementaire est payé $100.000 USD pour accorder un vote de confiance à un Premier Ministre nommé et les professeurs sont traités en parents pauvres, comment peut-on parler d'une éducation de qualité sans prendre en comptes les besoins des élèves et professeurs? » Le journal a tenté en vain d’entrer en contact, mardi matin, avec le directeur départemental, Jean Erneseau Dauphin, pour savoir quelles dispositions le MENFP compte prendre pour dénouer la situation, mais sans résultat. En tout cas, avec la situation socioéconomique qui se dégrade, on peut craindre que Jérémie ne perde sa quiétude.