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Le Nouvelliste

Assassinat de Me Monferrier Dorval, le ministre de la Justice promet justice et la poursuite de la réforme constitutionnelle

Sept. 1, 2020, midnight

« Cette dernière semaine, le train de la criminalité semble se dérailler car une série d’actes barbares, lâches et révoltants a été perpétrée dans la zone métropolitaine. Le docteur en droit Monferrier Dorval, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, a été fauché par cette machine infernale », a d’entrée de jeu déclaré le ministre de la Justice, Rockfeller Vincent. Cet acte planifié et dirigé par les tenants de nos malheurs, constate le ministre, met en émoi toute la société haïtienne à qui il présente ses sympathies. L’ancien directeur de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) considère cet « événement macabre » comme un acte révoltant. « Je dis trop ! C’est trop ! », insiste-t-il. Selon Rockfeller Vincent, la fusillade du bâtonnier épouse toutes les caractéristiques d’un acte terroriste. Or, avait-il promis au préalable, aucun acte terroriste ne restera impuni. « Ils ont assassiné cette icône. Mais ses rêves, ses idées vont continuer à hanter le sommeil de ces crapules », croit-il. Et d’ajouter : « Des instructions formelles ont été passées et réitérées aujourd’hui… » Ces instructions concernent « la mise en branle de l’appareil répressif de la République, afin que les terroristes, incluant les auteurs intellectuels, quels qu’ils soient, puissent être mis hors d’état de nuire et subir les sanctions les plus sévères de notre arsenal juridique ». Nous, ajoute-t-il, avons instruit le commissaire du gouvernement de mettre l’action publique en mouvement et le directeur général de la police nationale de mobiliser les polices judiciaire et scientifique à cet effet. Les autorités judiciaires et policières seront pleinement encadrées pour mener à bien cette mission. Selon l’ancien commissaire du gouvernement du Cap-Haïtien, le président et le chef du gouvernement sont unanimes à accorder des moyens supplémentaires et appropriés auxdites autorités pour encourager les résultats célères que toute la nation attend. « Ce crime de trop ne restera pas impuni », ne cesse de promettre le ministre de la Justice, soulignant que lui et les autorités qui lui sont subordonnées ne cèderont pas le pas aux bandits. Rockfeller a, sans équivoque, renchéri qu’il n’accepterait pas que des policiers interpellent des bandits, que le parquet les relâche après. Ou du moins, que le cabinet d’instruction émet des ordonnances de non-lieu pour les libérer. Une immixtion ? En outre, l’Institut médico-légal et la police scientifique sont déjà à pied d’œuvre pour réaliser l’autopsie du cadavre et l’examen méticuleux de la scène du crime, a poursuivi le titulaire du ministère de la Justice. « Aucun effort ne sera ménagé pour donner satisfaction à cette exigence patriotique. C’est une priorité nationale. Le sommeil des bandits de tout horizon doit être troublé », promet-il à nouveau. Par ailleurs, dans son intervention, le ministre de la Justice avait associé la mort du bâtonnier de Port-au-Prince à la réforme constitutionnelle envisagée. « Ce malheur n’arrêtera pas le train mis en marche pour une nouvelle Constitution, pour la réalisation d’élections crédibles et le renforcement de l’État de droit, comme l’a toujours prôné l’éminent juriste et avocat, notre cher bâtonnier Dorval », a déclaré Rockefeller Vincent, prêtant la perpétration de ces crimes à « des opposants au changement qui doit avoir lieu dans le pays ».