Le Nouvelliste
RNDDH, CARDH, CE-JILAP condamnent « l’arrestation arbitraire », suivie de « tortures » du juge Yvickel Dabrésil
Feb. 9, 2021, midnight
Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), dans une note conjointe avec la Commission épiscopale nationale Justice et Paix (CE-JILAP) et le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH), dit « condamner fermement l’arrestation arbitraire » par un « commando » du juge de la Cour de cassation, Me Yvickel Dabrésil. Pour ces organisations de droits humains, les images qui circulent sur les réseaux sociaux montrent que l'interpellation du magistrat a été suivie de « tortures ». En plus de la contrainte par corps exercée contre lui, les organisations de droits humains estiment que « le magistrat a été gazé, battu puis amené à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) par ce commando dirigé par le directeur général a.i. de la PNH, Léon Charles, et le commissaire du gouvernement de Croix-des-Bouquets, Elder Guillaume, en présence du juge de paix de Croix-des-Missions, Florestal Jean ». Mis à part ce juge de la Cour de cassation, ces organismes de droits humains estiment qu'une vingtaine de personnes ont aussi été « arbitrairement arrêtées et humiliées, dont l’agronome Louis Buteau, l’inspectrice générale Marie Louise Gauthier ». Pour le RNDDH, le CARDH et la CE-JILAP, Jovenel Moïse, devenu président de facto à partir du 7 février 2021 et soutenu par des milices, veut « installer définitivement un pouvoir autoritaire en Haïti». Aussi, ils ont remis en question le travail des agents des forces de l'ordre qui ont tendance à s'écarter de leur mission de protéger et servir la population. « Le CARDH, le RNDDH et la CE-JILAP constatent que la police ne s’intéresse pas à protéger la population, en proie à la criminalité, notamment le kidnapping, mais s’adonne à la répression systématique et aux violations des grandes libertés », peut-on lire dans cette note. Ces trois organisations de défense de droits humains exigent, par ailleurs, de la justice de faire ce que de droit et disent rappeller aux citoyens leur devoir de sauvegarder les acquis démocratiques en utilisant toute arme légale pour y parvenir selon les articles 58 et suivants de la Constitution.