Le Nouvelliste
Les médecins résidents au sanatorium de Port-au-Prince sans frais mensuels depuis 12 mois
Sept. 8, 2020, midnight
Les médecins résidents du sanatorium observeront ce 10 septembre un arrêt de travail illimité pour exiger des autorités sanitaires 12 mois de frais mensuels non octroyés. Les frais mensuels, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les médecins en formation entendaient dénoncer les mauvaises conditions de travail et le mauvais traitement dont fait l'objet l’unique centre de pneumonie du pays. Par méchanceté ou par mauvaise foi, le Sanatorium et ses médecins sont jetés aux oubliettes, affirment les résidents. « Nous n’avons pas de moyens pour travailler. Certaines fois, les patients arrivent à l’hôpital dans un état critique et nous ne pouvons rien faire pour eux faute de matériel et d'équipements»,explique le Dr Anderson Jean-Baptiste, qui annonce pour le jeudi 10 septembre un arrêt de travail illimité des médecins jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Le résident 2 du sanatorium, qui se fait le porte-parole des résidents, a expliqué que les médecins ont besoin des moyens pour effectuer les diagnostics, pour assurer les suivis médicaux et des médicaments pour le traitement des patients. « Il nous faut des équipements pour l’hôpital tels que spiromètre, fibroscope, échographie thoracique. Les autorités ne mettent pas à notre disposition des professeurs spécialistes en radiologie et en médecine interne », dénonce le médecin en formation, qui demande au Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) de créer les conditions favorables à l’apprentissage et au bon fonctionnement de l’hôpital. Pour toutes ces raisons et pour les 12 mois de frais mensuels non octroyés, les médecins vont cesser de travailler en vue de faire entendre leurs revendications. « Malgré les mauvaises conditions de travail, nous sommes toujours là. Le directeur médical de l’hôpital a entrepris des démarches auprès des autorités pour nous payer mais cela n’a abouti à rien », a ajouté le médecin, qui s’est confié au journal le mardi 8 septembre. Dans un entretien accordé au Nouvelliste en mai dernier, le directeur médical du sanatorium, le Dr Jean Ardouin Esther Louis-Charles, avait expliqué que le principal centre de traitement des pathologies des voies respiratoires manquait de tout.