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Le Nouvelliste

Début de la saison cyclonique 2020

June 1, 2020, midnight

« Les cyclones de 2018 et de 2019 ont été cléments. Mais cette année, en plus d’avoir une activité cyclonique intense avec plus de 15 phénomènes nommés, le pays fera face à une situation particulière », a d’entrée de jeu indiqué le ministre de l’Intérieur, Audain Fils Bernadel. Selon lui, des probables catastrophes et celle du coronavirus constituent un combat de tous les instants pour le pays. Pour le ministre de l’Intérieur, nous avons beaucoup appris des évènements qu’a connus le pays au cours des années. En conséquence, Audain Fils Bernadel promet une riposte efficace. « Nous voulons cette année améliorer nos capacités dans les différentes composantes de la protection civile. Nous sommes sur tous les fronts pour construire des plans et actions pour une gestion concertée de la sécurité civile », a-t-il garanti. Les brigadiers volontaires et toutes les entités centrales, départementales et locales du Système national de gestion des risques et des désastres (SNGRD), a poursuivi M. Bernadel, sont déjà à pied d’œuvre aux côtés des représentations du ministère de la Santé. Ce, dans le cadre de la réponse à apporter à la pandémie de la Covid-19. Cette mobilisation sera maintenue pendant toute la saison cyclonique qui s’échelonne sur cinq mois. Hormis des réunions et des formations menées, le SNGRD travaille sur le renforcement des structures de la protection civile, notamment par la distribution de matériel roulant et d’outils technologiques. Le ministre de l’Intérieur n’a pas raté l’occasion de plaider en faveur du processus de validation du cadre légal dudit système national et du plan national. « Deux outils pour consolider la protection civile », dit-il. Dans la foulée, M. Bernadel a confié notamment aux brigadiers volontaires leur souci d’améliorer le cadre de volontariat, appelant la société civile et la communauté internationale à contribuer au renforcement de la protection civile haïtienne. « Les risques nous imposent de capitaliser sur les bonnes pratiques et de nous engager plus fort et avec intelligence pour la sécurité », a constaté le ministre, soulignant au passage que le gouvernement continuera à harmoniser ses efforts pour prévenir les catastrophes et les combattre à chaque fois qu’elles surviennent. Pour le directeur de la protection civile, Jerry Chandler, nous sommes dans un contexte particulier avec des vulnérabilités, surtout avec la Covid-19. « Il est possible que des cyclones et ouragans de niveau trois à cinq nous touchent. Des vents supérieurs à 240 km/heure avec des pluies diluviennes. Il ne faut pas oublier les autres menaces comme les séismes et autres », a fait remarquer le numéro un de la Direction de la protection civile. En ce sens, la DPC, avec l’appui du ministère de l’Intérieur, s’était déjà engagée à préparer l’actuelle saison cyclonique depuis la fin de celle de 2019. « Ces préparations ont interféré avec la Covid-19 et nous sommes obligés de travailler sur les deux plans en même temps », regrette le directeur de la DPC, qui se réjouit de ce qu’il bénéficie du support d’autres entités de l’État haïtien. Notamment, du MTPTC, a-t-il ajouté, qui assure dans le Nord-Ouest des travaux de nettoyage et de gabionnage dans une grande partie de la Grande-Rivière du Nord. « Ce genre de travaux continuera », a rassuré Jerry Chandler. Pour intensifier la surveillance, la protection civile travaille avec les unités météorologiques car, estime-t-il, une alerte efficace peut sauver des vies et réduire les pertes. La DPC semble disposer également d’un plan de communication qui débute dès ce 1er juin. À en croire Jerry Chandler, des démarches sont effectuées pour mobiliser des ressources. Sur un autre cran, face au coronavirus, la Direction de la protection a changé les protocoles de gestion et de fonctionnement des abris provisoires. Elle « prend très au sérieux cette question ». À cet effet, la capacité de réception des abris provisoires est diminuée à cause du coronavirus. Le gouvernement fait des efforts pour disposer de masques additionnels afin de les pré-positionner dans les départements au cas où il serait essentiel de monter des abris, a fait savoir Jerry Chandler. Aussi, les autorités centrales planifient de réserver des intrants (eau, savon…) pour ces abris. Le directeur de la protection civile a témoigné que le gouvernement fera le nécessaire pour éviter que les déplacements vers les abris ne soient une source de partage du virus. Toute la protection civile, certifie Jerry Chandler, est mobilisée comme un seul homme pour apporter l’appui que nécessiterait la population si une catastrophe survenait. Coordonnateur de l’Unité hydrométéorologique d’Haïti (UHM), Marcelin Esterlin, a rappelé que la période comprise entre le 1er juin au 30 novembre de chaque année est censée être la période moyenne pour les cyclones tropicaux dans le bassin de la région Quatre. Ce bassin regroupe les Caraïbes, le golfe du Mexique et l’océan Atlantique. Cette année, à partir des statistiques climatologiques dudit bassin, les autorité s’accordent sur des prévisions faisant état de 16 systèmes nommés, en moyenne. Environ 8 ouragans sont identifiés, dont trois à quatre ouragans majeurs. Le scénario le plus probable, selon l’ingénieur météorolgue, c’est celui d’une agence américaine qui fait état de 13 à 19 systèmes nommés, et 12 ouragans, avec, au plus, 6 ouragans majeurs. « L’année sera active », résume le coordonnateur de l’UHM. L’augmentation de la température de la mer et d’autres indicateurs laisse croire que l’année sera active. Entre-temps, l’UHM fait la surveillance des eaux territoriales d’Haïti, fournit au gouvernement des conseils sur les informations météorologiques, climatologiques et hydrologiques concernant le pays. « La saison, qu’elle soit active ou pas, on doit se préparer », a conseillé l’ingénieur Marcelin Esterlin, notant que le changement climatique pourra modifier voire aggraver la situation.