Le Nouvelliste
Tout nouveau, le Syndicat national des policiers haïtiens prône le dialogue pour résoudre le problème de la PNH « décriée »
Sept. 24, 2020, midnight
Il existe un deuxième syndicat au sein de la Police nationale d’Haïti. Il s’agit du Syndicat national des policiers haïtiens (SYNAPOHA), représenté par le policier Lionel Lazarre, agent II, issu de la vingt-deuxième promotion de la PNH. « Ce n’est pas que nous ne nous retrouvons pas à travers le SPNH 17. Mais vu son évolution, son contexte de création et sa démarche, nous avons estimé qu’il était nécessaire de créer un autre syndicat au sein de la PNH », précise Lionel Lazarre dans une interview vendredi sur Magik 9. Le policier rejette les accusations de l’inspecteur Jean Elder Lundy, coordonnateur général du SPNH 17, selon lesquelles le SYNAPOHA créé, il y a à peine un mois, est une initiative du directeur général de la PNH visant à faire le contrepoids vis-à-vis du SPNH 17. « Qu’il vienne avec les preuves », rétorque Lionel Lazarre soulignant l’incapacité des dirigeants du SPNH à rencontrer le haut commandement de la PNH, l’Inspection générale, ainsi que le CSPN. « C’est dû à la façon dont ils avaient commencé », analyse le coordonnateur du SYNAPOHA, qui laisse entendre que son syndicat va combler ce vide. « Si l'on se bat pour les policiers, il faut qu’on puisse s’asseoir avec le directeur général de l’institution », recommande Lionel Lazarre, qui en a profité pour préciser qu’il n’est plus en détachement avec le directeur général de la police nationale, Normil Rameau, depuis janvier. Il se dit disposé à s’asseoir avec quiconque dans l’intérêt des policiers qu'il dit défendre. Lionel Lazarre a toutefois indiqué que le SYNAPOHA n’est pas en face du SPNH 17. Le SYNAPOHA condamne la violence d’où quelle vienne Le SYNAPOHA invite les membres du groupe Fantom 509 à employer une autre stratégie dans le cadre de leur lutte. « Après les deux ou trois sorties qu’ils ont effectuées, leur voix a été entendue », estime Lionel Lazarre, qui dit condamner la violence d’où qu’elle vienne tout en supposant qu’il y a des infiltrations dans les mouvements de ces hommes armés en uniforme qui se présentent comme étant des policiers. Il dit ne pas croire que les violences enregistrées lors des démonstrations des Fantom 509 sont commises par des policiers. Il dit disposer d’informations qu’ils sont infiltrés par d’autres personnes. Voilà pourquoi il les invite à changer de stratégie. Il réitère l’appel au dialogue lancé par le Premier ministre. « Actuellement, c’est le seul moyen de résoudre le problème », dit Lionel Lazarre, qui ajoute que la police est « décriée ». L'agent de police invite les membres du groupe Fantom 509 à prendre une pause, le temps d’initier le dialogue. « Nou mande yo fè ti tenpo », a-t-il lancé. Les membres de Fantom 509 étaient dans les rues de la capitale mercredi pour exiger la libération du policier Jean Pascal Alexandre. « Le dossier de Pascal a été transféré au cabinet d’instruction. On exige de la justice des actions dans ce dossier. On ne peut pas mettre quelqu’un en prison sans l’auditionner. On doit l’auditionner pour savoir s’il est coupable ou pas des faits qui lui sont reprochés », soutient le chef de file du SYNAPOHA. Il demande à l’Inspection générale et à la direction générale de faire le nécessaire pour que Pascal Alexandre soit entendu par la justice.