Le Nouvelliste
Joseph Jouthe : « Il n’y a pas 15 milliards de gourdes de financement monétaire »
Feb. 7, 2020, midnight
Le ministre de l’Economie et des Finances Joseph Jouthe a affirmé qu’il n’y a pas eu de financement monétaire de plus de 15 milliards de gourdes au cours du premier trimestre 2019-2020, comme l’a indiqué la Note de politique monétaire de la BRH. « Il n’y a pas 15 milliards de gourdes de financement monétaire. J'ai agi dans le cadre du pacte de gouvernance économique mais j’ai emprunté de l’argent à la banque que je dois rembourser dans les prochains jours », a-t-il confié au journal, jeudi 6 février 2020. « …J’étais obligé d’emprunter 5 milliards de gourdes. Normalement, à l’intérieur du pacte de gouvernance, je suis à 9,6 milliards de gourdes », a poursuivi le grand argentier de la République, qui a évoqué les « raisons » de son emprunt. « La subvention des produits pétroliers tourne autour de 22 millions de dollars américains à chaque commande. J’ai hérité d’un stock de dettes de 33 milliards de gourdes et je ne peux pas contracter de prêts non concessionnels », a fait savoir le ministre de l’Économie et des Finances, soulignant qu’il fallait faire cet emprunt pour payer des fournisseurs de l’Etat. « J’étais dans l’obligation de faire cet emprunt pour payer et soulager ces gens. C’est le secteur privé- des petits restaurants contraints de fermer à cause de la fourniture de nourriture à la PNH entre autres, des magasins vendant des pièces d'automobiles... - qui en souffrait », a indiqué le ministre de l’Économie et des Finances, Joseph Jouthe, qui plaide en faveur de la publication de la liste de toutes les dépenses de l’Etat à l’avenir comme c’est le cas des recettes. Au 31 décembre 2019, les taxes et impôts collectés par l’État haïtien ont augmenté de 4,5 % par rapport au trimestre précédent, se chiffrant à 19 618,59 milliards de gourdes. Parallèlement, les dépenses ont crû de 37,7% comparativement au trimestre passé pour se chiffrer à 42 744,53 milliards de gourdes, laquelle progression reflète particulièrement un effet saisonnier lié aux débours destinés aux activités de fin d’année. La faible hausse trimestrielle des recettes publiques n’a toutefois pas pu compenser la hausse des dépenses de l’État et conséquemment, une détérioration de la position globale nette du gouvernement vis-à-vis de la BRH a été enregistrée, matérialisée par un niveau de financement monétaire de 15 859,04 milliards de gourdes au 31 décembre 2019 contre 5 342,44 milliards de gourdes au trimestre précédent. Le financement monétaire au premier trimestre lors des deux précédents exercices n’a pas dépassé les 6 milliards de gourdes. Au 31 décembre 2018, le financement était de 6 milliards de gourdes et de 5,5 milliards de gourdes au 31 décembre 2017.