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Haïti : L’insécurité pousse les prostituées à fuir le bas de Port-au-Prince

Feb. 22, 2025, 9:29 p.m.

Port-au-Prince, 20 février 2025 – Depuis plusieurs semaines, la capitale haïtienne est le théâtre de violences orchestrées par la coalition criminelle Viv Ansanm, qui étend son emprise sur des quartiers stratégiques, dont Nazon, Carrefour-Feuilles et Kenscoff. Cette vague de criminalité a poussé des centaines de familles à fuir et a profondément affecté les prostituées, qui dénoncent la passivité des autorités.« La présence des bandits armés dans les hauteurs de Pétion-Ville illustre l’insécurité généralisée. L’État doit agir pour permettre aux habitants de vivre normalement », déclare l’une d’entre elles.Un exil amer et coûteuxSi Pétion-Ville apparaît comme un refuge, la réalité y est tout autre pour ces femmes. Elles déplorent le coût élevé de la vie et la baisse de leurs revenus. « Nous ne pouvons pas travailler comme au centre-ville. Les loyers sont exorbitants », se lamente Farah, mère célibataire de quatre enfants, désormais plongée dans l’incertitude.Loin de la relative stabilité qu’elles espéraient, ces femmes font face à des abus. « Quand Freda m’a convaincue de venir ici, je croyais à une vie meilleure. Au lieu de cela, ce sont des souffrances », confie l’une d’elles, dénonçant des actes de violence et des clients refusant de les payer.Un mal plus profondAssises sur les places publiques, munies de quelques effets personnels, ces femmes peinent à retrouver la clientèle d’antan. « À Champ de Mars, on ne passait jamais des heures sans trouver un client. Ici, c’est le désert », regrette l’une, le regard perdu dans ses souvenirs.Mais leur drame est celui de milliers d’autres déplacés. Familles séparées, institutions désertées : la crise sécuritaire déchire le tissu social haïtien. La survie, autrefois acquise par de petits boulots ou des réseaux communautaires, devient un luxe hors de portée.Face à ce chaos, les appels à l’action se multiplient. « L’État doit agir pour protéger la première cellule de la société : la famille », plaident plusieurs voix. Mais pour l’heure, le silence des autorités persiste, laissant les plus vulnérables livrés à eux-mêmes.Jean Gilles DésinordVant Bèf Info (VBI)