Le Nouvelliste
Haïti-éducation : Les enseignants pour un dialogue apaisé avec les autorités publiques
Sept. 18, 2020, midnight
Un groupe d’enseignants appartenant à des organisations syndicales a adressé, jeudi 17 septembre, une correspondance au coordonnateur résident du Bureau des Nations en Haïti, Bruno Lemarquis, pour faire état de leur volonté de dialoguer avec les responsables de l’Etat concernant les mauvaises conditions de travail des enseignants dans les écoles publiques. Dans cette lettre, ils disent prendre acte du communiqué de presse, en date du 16 septembre, dans lequel le système des Nations unies, à travers le bureau du coordonnateur résident, l’Unesco, Unicef se dit « préoccupé par l'impact de la situation sécuritaire et sanitaire sur la continuité de l'éducation en Haïti ». Bien avant la crise sanitaire provoquée par la Covid-19, les enseignants révèlent qu’ils avaient attiré l’attention des pouvoirs publics sur l'importance d'un « dialogue inclusif » permettant de créer les conditions capables de rendre possibles un réel apprentissage de tous les profils d'élèves, en particulier ceux et celles fréquentant les écoles publiques. Dans leur correspondance, les enseignants ont partagé avec le représentant, Bruno Lemarquis, un cahier des charges » qu’ils disent avoir déjà adressé à l’État haïtien, notamment depuis le gouvernement piloté par le notaire Jean-Henry Céant. Ce cahier des charges contient trois axes principaux : le premier concerne la « condition enseignante » qui, selon eux, s’est considérablement dégradée aujourd’hui, le deuxième concerne « l’accès à l’école publique » et le troisième traite de « la qualité reposant sur l’équité dans les apprentissages ». « La plateforme est très encouragée par votre appel à un dialogue inclusif et ouvert afin que rapidement tous les enfants, sans exception, les enseignants/tes et le personnel administratif puissent retrouver les salles de classe », écrivent les enseignants, qui disent constater l'absence totale de conditions minimales favorisant « un apprentissage réel, équitable et dans le respect du protocole sanitaire ». Plus d’une fois, ils affirment avoir déjà prévenu les autorités du mode du « traitement inéquitable et injuste observé dans le calendrier scolaire 2020-2021 concernant entre, d’une part, les écoles publiques qui démarreront en novembre, et, d’autre part, des écoles privées qui ont déjà démarré depuis le mois d'août pour certaines ». Selon eux, il y a une gestion unilatérale, sans dialogue, qui fragilise davantage l'école publique. Ils relèvent, en ce sens, une grande source de frustration qui a déjà occasionné des manifestations d'élèves d'écoles publiques qui devront subir les mêmes examens officiels que les autres. Dans leur correspondance, les enseignants dénoncent le ministre Pierre Josué Agénor Cadet qui, fustigent-ils, a traité les enseignants grévistes de « terroristes ». Ils critiquent le fait par les autorités de décerner certains un mandat d’amener contre certains d’entre eux, qui sont particulièrement des leaders de différentes mobilisations dans la commune de Saint-Marc, mais aussi contre les militants Josué Mérilien et Jeanty Manus qui sont à Port-au-Prince. Les enseignants en profitent pour exprimer, une fois de plus, leur volonté de faire un « dialogue apaisé » avec les autorités, à travers la table sectorielle composée notamment du bureau du Premier ministre, du ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle, du ministère de l’Économie et des Finances afin de sortir rapidement de cette impasse.