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Le Nouvelliste

Pasteurs et prêtres ont retrouvé leurs fidèles dans les églises

July 13, 2020, midnight

Lavage des mains, port de masque et distance physique obligatoires. La plupart des églises ont pris toutes les dispositions sanitaires pour leur premier culte ou leur première messe d’adoration qui marque la reprise officielle des activités dans les congrégations religieuses. Après quatre mois de séparation involontaire, les chrétiens se retrouvent enfin pour partager leur foi. La joie était palpable sur leur visage à demi recouvert par un masque. « Nous avons été contraints à une situation qui ne dépendait pas de notre volonté. Maintenant que nous nous retrouvons de corps  et d'esprit, nous avons l'opportunité en assemblée physique de professer notre foi et de vivre la communion et la fraternité », s'est réjoui Monseigneur Launay Saturné, archevèque du Cap-Haïtien. Le président de la Conférence épiscopale d’Haïti (CEH) confie au Nouvelliste avoir retrouvé ses fidèles dans « un sentiment de retrouvailles qui nous offre l'occasion d'accompagner de manière plus efficace le peuple de Dieu, en lui prodiguant de manière directe et en assemblée les conseils salutaires et nécessaires à son bien-être tant physique que spirituel ». La CEH a, à l'occasion de la reprise des activités liturgiques dans les églises, publié tout un ensemble de consignes. Les fidèles ont porté un cache-nez, ils se sont lavés les mains, se sont appliqués à respecter la distanciation  physique dans la mesure du possible et à un certain niveau, selon le constat qui a été fait. Je souhaite que cette façon de faire soit suivie par les autres institutions en vue de freiner la propagation de ce virus », a fait savoir Monseigneur Launay Saturné. Pour sa part, le pasteur de la Première Église baptiste de Port-au-Prince, le révérend Josué Mathieu, confie au Nouvelliste avoir retrouvé ses fidèles avec « le même sentiment qui avait traversé l’auteur du Psaume 133 : « Voici, oh! Qu’il est agréable, qu'il est doux pour des frères de demeurer ensemble ! », a-t-il repris. « Après environ quatre longs mois, le corps pastoral et les fidèles ainsi que moi avons vécu hier un intense moment  de joie en retrouvant le lieu habituel de culte. L’Église, ne l’oublions pas, est une communauté de foi et d’amour. C’est un espace pour adorer, pour prier mais c’est aussi un espace pour vivre sa foi en Dieu dans l’amour fraternel », a avancé le leader de la plus grande église baptiste francophone de la région.   En revanche, le pasteur Josué Mathieu souligne au journal que pour la Première Église baptiste de Port-au-Prince, « la reprise des activités spirituelles ne signifie pas la fin de l’épidémie. Nous sommes amplement conscient des menaces de contamination qui continuent de planer sur la population. L’objectif des responsables de la Première Église baptiste de Port-au-Prince c’est reprendre progressivement les activités dans nos différentes congrégations sans faire courir de risque à nos fidèles et visiteurs », a-t-il indiqué, soulignant que les fidèles et visiteurs sont tenus de respecter tous les gestes barrières pour éviter la propagation de la Covid-19. Le père Loudeger Mazile, porte-parole de la Conférence épiscopale d’Haïti, dit avoir retrouvé ses fidèles avec un sentiment de joie. « Joie des retrouvailles, liberté de se rassembler pour prier même dans un contexte de pandémie. Les gestes barrières ont été respectés dans la majorité des cas, dans les moments les plus cruciaux de la célébration. Toutefois on se rend compte aussi que leur application a un coût pour les églises », a fait remarquer le prélat catholique. Le pasteur Frinel Joseph, responsable de l’Église baptiste Bethel a dit retrouver ses fidèles «comme après un temps de vacances scolaires où l’on retrouve ses amis et amies. La connexion est plus intense. Prodiguer des enseignements uniquement d’une façon virtuelle ne reflétait pas vraiment notre mode de vie en Haïti... Ici, être ensemble de manière présentielle crée plus d’intimité et le message passe mieux... », s'est-il réjoui, soulignant qu’outre les gestes barrières dans sa congrégation, l’espace est aspergé après chaque culte.