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Le Nouvelliste

Le CSPJ dénonce les attaques des « policiers » contre cinq magistrats

March 10, 2020, midnight

Le juge Durin Junior DURET, juge à la cour d’appel de Port-au-Prince et représentant des cours d’appel de la République au CSPJ ; le juge Bernard SAINT-VIL, doyen du tribunal de première instance (TPI) de Port-au-Prince ; Jean-Étienne MERCIER, ex-conseiller au CSPJ et juge d’instruction au tribunal de première instance de Port-au-Prince ; David LEBLANC, juge suppléant au tribunal de paix de Tabarre à la Croix-des-Missions et Jean Bellot DONISAINT, juge suppléant au tribunal de paix  de Delmas ont tous été victimes lors du mouvement de protestation des « policiers » lundi. Le pouvoir judiciaire, représenté par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), dit apprendre, avec la plus grande stupéfaction l’agression physique dont a été l’objet, à Delmas 49, le conseiller Durin Junior DURET, juge à la cour d’appel de Port-au-Prince et représentant des cours d’appel de la République au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ). « Au cours de cette agression, des femmes, des hommes armés et encagoulés, se présentant comme des policiers réclamant leur droit à se regrouper en syndicat, ont tiré à plusieurs reprises sur le véhicule affecté au service du conseiller DURET, l’endommageant sévèrement et attentant à la vie, entre autres, d’un honorable magistrat qui, jusqu’ici, a fait preuve d’un professionnalisme exemplaire dans l’exercice de sa fonction », lit-on dans la note du CSPJ.   « Outre le conseiller DURET, ces femmes et des hommes, agissant en hordes désordonnées, sans leadership, s’en sont pris à d’autres membres du pouvoir judiciaire, dont les magistrats Bernard SAINT-VIL, doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince ; Jean-Étienne MERCIER, ex-conseiller au CSPJ et juge d’instruction au tribunal de première instance de Port-au-Prince ; David LEBLANC, juge suppléant au tribunal de paix de Tabarre à Croix-des-Missions ; Jean Bellot DONISAINT, juge suppléant au tribunal de paix de Delmas, dont le jeune fils qui l’accompagnait dans sa voiture est encore sous le choc après avoir été traumatisé par le comportement de ces policiers », a dénoncé le CSPJ. Dans cette note de protestation qui porte la signature de Me René Sylvestre, le pouvoir judiciaire a dit noter également que d’autres usagers de la route, victimes, « tout comme les policiers, de la situation délétère du pays, ont été dans le viseur de ces femmes et des hommes qui ont brisé leurs effets personnels, les ont dépossédés de leurs téléphones portables et endommagé leurs véhicules. De toute évidence, ces hommes armés, dont la mission constitutionnelle et légale est de ‘’Protéger et servir’’, ont agi en dehors de toutes normes, piétiné les droits des autres en réclamant les leurs, et fait tout simplement le contraire de leur mission ». Le CSPJ a demandé aux autorités garantes de la bonne marche des institutions de la République « d’assumer leurs responsabilités et de prendre très au sérieux les tâches qui leur sont assignées en cette période cruciale de notre vie de peuple». « Le Pouvoir judiciaire exige d’elles de diligenter, célérité dans l’urgence, une enquête crédible, honnête et impartiale afin de déterminer les responsables de ces actes et de sévir contre eux au regard de la loi. Dans un État de droit, «la force doit se soumettre au droit, et l’uniforme à la toge», a conclu le CSPJ. D’autres associations de magistrats comme l’ANAMAH et l’APM ont dénoncé l’attaque contre le juge Duret. Le secrétaire d’État à la Communication, Eddy Jackson Alexis, a qualifié l’attaque contre le juge Duret de « tentative d’assassinat portant atteinte à l’institution policière dont la devise est de protéger et servir».  Le bureau du secrétaire d'État,  dans un communiqué, dénonce « le fait par certains acteurs de choisir la voie de la violence, notamment des manifestations armées pour faire passer leurs revendications. Une pratique, contraire aux principes démocratiques ». Selon M. Alexis, le gouvernement renouvelle sa volonté et sa détermination de continuer à tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité et la protection des vies et des biens sur tout le territoire national. Le gouvernement entend également continuer à travailler à la satisfaction des revendications des agents de la Police nationale, a-t-il dit.