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Le Nouvelliste

Covid-19/Gestion des cadavres : « Tout décès doit-être considéré comme un décès Covid »

June 19, 2020, midnight

Tout décès, qu’il soit provoqué ou pas par le nouveau coronavirus, doit être considéré comme un décès de Covid-19 jusqu’à ce que le gouvernement déclare la fin de l’épidémie en Haïti, ce « pour diminuer les risques de propagation du virus », a déclaré la directrice de la Promotion de la santé et de la protection de l’environnement qui présentait ce jeudi le protocole de gestion de cadavres au temps de coronavirus. Le Dr Jocelyne Pierre-Louis a confirmé que le risque de contamination par le virus reste très élevé car le cadavre est infectieux. Le virus survit 5 à 6 jours dans la dépouille. À la salle de crise de coronavirus du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) établie à l’hôtel Montana, le Dr Jocelyne Pierre-Louis insistait pour expliquer que les mesures de prévention face à un cadavre doivent être mises en application et continueront à être en vigueur autant que l’épidémie sera présente dans le pays. « Il faut prendre des précautions dans la manipulation des cadavres pour des raisons de santé publique. En d’autres termes, tout décès au temps de Covid-19, certifié Covid ou pas, doit être considéré comme tel pour éviter une hécatombe », a répété le médecin, qui invite la population à comprendre la nécessité d’appliquer les mesures préventives. Ces mesures sont notamment : ne pas mobiliser les cadavres ; y garder une distance sociale, se protéger avec un masque et se laver les mains régulièrement. Il est fait obligation aux entreprises funéraires d’utiliser les sacs mortuaires et de mettre à la disposition de leur personnel des équipements de protection individuelle (PPI) et de respecter les mesures d’hygiène. Les pompes funèbres sont autorisées à chanter les funérailles d’une personne morte de coronavirus.  Le Dr Pierre-Louis a argué que le MSPP a donné des directives claires à ces dernières au sujet de la gestion des cadavres. A chaque situation, le protocole de gestion de cadavres définit la marche à suivre. Si le décès survient dans une ambulance, il y a une façon de faire ; si c’est dans un milieu hospitalier, le personnel soignant sait quoi faire ; si c’est à la maison, les membres de la famille ne doivent pas manipuler le cadadre ni enlever ses vêtements. Ils doivent attendre les pompes funèbres, a indiqué le Dr Pierre-Louis. A ceux qui demandent pourquoi le ministère de la Santé ne préconise pas l’incinération automatique, la directrice de la promotion de la santé rétorque en précisant que les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’ont pas prévu d’incinérer automatiquement les cadavres certifiés Covid. De plus, ajoute-t-elle, Haïti n’a pas la capacité d’incinérer systématiquement tous les cadavres. « L’incinération est un choix parmi tous les autres pour lequel la famille peut opter », renchérit-elle avant de souligner que si la situation a changé les autorités concernées adopteront de nouvelles stratégies. Par exemple, si le pays vient à enregistrer plusieurs cas de décès par jour, le MSPP prévoit de faire des inhumations collectives. « Les collectivités, le ministère des Travaux publics Transports et Communication (MTPTC), le ministère de la Justice… toutes les institutions impliquées connaissent déjà leurs rôles et responsabilités ». Par une mauvaise gestion des cadavres lors de l’épidémie de choléra qui a fait plus de 10 000 morts dans le pays, plusieurs membres d’une famille ont été contaminés. Afin de ne pas reproduire ce qui s’était passé, les autorités sanitaires ont durci le ton pour empêcher une vague de contaminations.