Le Nouvelliste
Léogâne : un verger de plus de 10 mille manguiers menacé de disparition
April 21, 2020, midnight
«Kay Agwonòm», situé au nord de Léogâne, s'étendant sur les localités de Terre-Force et de Guérin sur 23 carreaux de terre, est un verger de plus d'une dizaine de milliers de manguiers. Depuis les 10 dernières années, l'espace subit des lotissements incessants. Cette situation s'aggrave que ce patrimoine est menacé de disparaître aujourd'hui. Pour dénoncer cette situation, l'agronome Gary Alliance a été reçu ce mardi au ministère de l'Agriculture. Au cours d'un entretien d'une trentaine de minutes, le ministre Patrice Sévère a promis de faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger la ferme, rapporte Gary Alliance. Une équipe technique sera envoyée par le ministère la semaine prochaine pour évaluer la situation, promet le ministre qui dit avoir participé à mettre en place le verger, selon l'ingénieur agronome Gary Alliance. La forêt des manguiers, dénomée «Kay Agwonòm» ou «Kay Jòj», représente pour les jeunes Léogânais et les visiteurs un lieu d'excursion, de pique-nique et d'évasion. Mais au-delà de ce côté récréatif, l'ingénieur-agronome Gary Alliance attire l'attention sur les dimensions scientifique, académique et climatique du verger. Un être humain nécessite 3.5 grammes d'oxygène par jour pour sa respiration. Un manguier en émet 15 par jour. Avec ses 10 mille manguiers, c'est comme un poumon de la commune qui est en train de disparaître à cause de gens qui effectuent illégalement le lotissement des lieux et font élever des murs, prétendant être des héritiers, fait savoir Gary Alliance. «Kay Agwonòm» doit être préservé par les autorités compétentes comme un espace de biodiversité, attirant des espèces d'oiseaux en voie de disparition. Il doit être considéré comme un lieu d'attraction scientifique pour le monde entier, en particulier nos étudiants en agronomie et en écologie qui peuvent venir y effectuer des recherches, souligne le spécialiste en production végétale. «La mairie doit prendre un arrêté communal pour protéger l'espace. S'il y a construction, il y a eu sûrement vente et arpentage. Nous devons trouver rapidement les bureaux où ces opérations ont eu lieu», préconise Matelaud Sylvain, jeune notable de la commune. «Kay Agwonòm» est un patrimoine commun et un poumon pour nous tous. Le détruire, c'est nous détruire nous-mêmes, soutient Yves Pétiel Jean Paul, jeune entrepreneur léoganais qui est monté au créneau pour dénoncer la situation. Dans la même veine, le mannequin léoganais Gayle Félix invite à élever la voix pour dénoncer ce qu'elle qualifie «d'acte malhonnête».