this used to be photo

Le Nouvelliste

L’Inspection générale de la police sur les traces des membres de Fantom 509

Sept. 16, 2020, midnight

Une liste d'une centaine de noms de policiers, incluant des photos, des numéros de téléphone est actuellement à l’étude à l’Inspection générale de la police nationale. Les responsables de la PNH cherchent à identifier les membres de Fantom 509. « Nous allons auditionner les policiers dont les noms sont sur notre liste et des recommandations seront faites… », a confié au Nouvelliste Hervé Julien, inspecteur général en chef de la PNH. Barricades de pneus enflammés, des axes routiers bloqués, véhicules immatriculés Service de l’Etat et des institutions publiques incendiés… Encagoulés, en uniforme de la police nationale et armés, les membres de Fantom 509 sèment le chaos sur leur passage. Ils exigent la libération de leur frère d’armes Jean Pascal Alexandre. Leurs mouvements violents de revendications font peur à la population et encore plus au gouvernement qui, à deux reprises, a déjà  cédé à leur demande. Puisque les membres de Fantom 509 se réclament de la PNH, l’Inspection générale de l’institution policière cherche à les identifier. « Nous cherchons à identifier les membres de Fantom 509. Nous avons déjà auditionné plus de 60 policiers », a fait savoir le numéro deux de la police nationale dans une interview accordée mercredi au Nouvelliste. Hervé Julien a souligné qu’après les auditions, l’Inspection générale fixera les responsabilités et fera par la suite des recommandations.   « L’Inspection générale fait un travail technique. C’est une structure d’enquête. Nos décisions ont une base scientifique  Nous ne cherchons pas à faire de l’injustice », a rassuré l’inspecteur général en chef de l’institution policière, soulignant que cela ne veut pas dire que tous les noms des policiers sur sa liste sont impliqués dans des actes de violence. Selon Hervé Julien, les policiers indexés dans les actes de violence auront la possibilité de se défendre. « Après quoi l’Inspection générale de la police fera des recommandations à qui de droit », a-t-il précisé. Dans un communiqué publié mercredi, le directeur général de la PNH a dit constater « que la violence a eu raison de la gestion intelligente du moment et a entrainé la zone métropolitaine, voire l’opinion publique dans nationale dans une confusion exposant nullement la sécurité publique. »  Le chef de la police « condamne avec véhémence le comportement des gens se réclamant de l’institution policière qui revendiquent sur les réseaux sociaux  cette violence en s’associant a des bandits de tout acabit pour incendier des biens publics et semer la terreur ; empêchant du même coup la population de vaquer librement à ses occupations. » Rameau Normil a invité les policiers à se démarquer « de ces individus malintentionnés. » Le patron de la PNH a exhorté les policiers à se rappeler de leur mission qui est « protéger et servir ». Le coordonnateur général du Syndicat de la police nationale (SPNH17) avait déjà fait savoir au Nouvelliste que tous les membres de Fantom 509 ne sont pas des policiers. « C’est pourquoi on ne veut jamais endosser les activités de Fantom 509, parce qu’on sait qu’il y en a parmi eux qui ne sont pas des policiers; on ne connait pas non plus l’origine de leur financement… », avait soutenu l’inspecteur divisionnaire Jean Elder Lundi dans une interview accordée au journal. Le policier avait par ailleurs dit « accueillir avec beaucoup de satisfaction » le mouvement des Fantom 509 qui a déjà permis d'obtenir la libération des cinq policiers chargés de surveiller la résidence du bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval, assassiné le 28 août dernier chez lui.