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Le Nouvelliste

Incendie: un marché part en fumée à Léogâne

Jan. 28, 2021, midnight

Un incendie a éclaté mercredi dans un dépôt au marché public de Chatuley, à Léogâne, aux environs de 7h p.m. Les flammes ont emporté la totalité des marchandises stockées dans les lieux. Sur la scène de l'incendie jeudi, ce sont les cris des commerçants grossistes et détaillants qui occupent le vide laissé par le feu. Les flammes éteintes ont laissé derrière elles les créances, les frais d'écolage non payés, désolation, rage et désespoir. Le surnommé Loulou, propriétaire du dépôt, torse nu, des traces de brûlure sur le corps écopées lors de sa vaine tentative de sauver le peu qu'il pouvait des flammes, est inconsolable. Il estime ses pertes personnelles à près de 2.5 millions de gourdes. Impossible d'évaluer les stocks de ses clients. «Mes enfants et moi avions dans la journée reçu de nouveaux stocks de saucisse, d'œuf... On a tout perdu quelques heures après», se plaint-il. Une autre commerçante détaillante, au milieu de ses cris, nous raconte qu'elle venait tout juste de faire le plein en prévision d'une fête patronale qui approche. De ces gains, elle comptait régler les frais d'écolage de ses enfants qui ont été renvoyés de l'école depuis quelques jours. Les responsables du marché, les autorités étatiques, dont le président de la  commission municipale Ernson Henry, présent dans la soirée de l'incendie aux côtés des sapeurs pompiers, tous sont pointés du doigt par les commerçants. Les autorités municipales placent des gens au marché qui nous prennent de l'argent régulièrement, mais ne font rien pour nous protéger, dénoncent-ils. S'il y avait un corps de sapeurs-pompiers bien équipé, les flammes auraient été contenues très tôt et n'auraient pas causé tous ces dégâts, avance l'un d'entre eux. En effet, les sapeurs-pompiers de Léogâne, au premier appel, avaient fait savoir non seulement que le camion était à sec, mais aussi qu'il était en panne, faute d'entretien. Ces derniers sont arrivés néanmoins à asperger les flammes d'eau. L'aspersion coupait de manière intermittente. Des sapeurs-pompiers de la capitale ont dû venir à la rescousse de ceux de Léogâne. Il était passé dix heures quand ils détruisaient encore des tonnelles pour combattre les flammes. Par ailleurs, la thèse criminelle est écartée par les commerçants qu'on a questionnés. Ils penchent de préférence en faveur d'un accident. D'une négligence. Le compartiment touché étant proche des marchands de charbon et de vêtements usagés. Tissus et charbons, excellents carburants pour les flammes. Les commerçants touchés, ayant tout perdu, disent espérer un coup de main, mais ne comptent pas trop sur l'État, forts d'expériences passées. Des promesses non tenues.