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Le Nouvelliste

Coup raté pour la commission de désarmement au Cap-Haïtien

Dec. 26, 2019, midnight

Annoncée à grand renfort de publicité conjointement par l'Association des visionnaires jaloux d'Haïti (AVIJAH) et la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR), la cérémonie de remise d'armes et de «réconciliation» de huit quartiers populaires de la ville du Cap-Haïtien,a été reportée sine die.  Prévus dimanche 22 décembre à 14 heures, les préparatifs n'ont démarré qu'après l'heure indiquée par les organisateurs, sous une forte escorte policière à Samarie, au rond point. Quelques notables sont tout de même intervenus dans la soirée sur un podium de fortune, en présence de quelques riverains pour saluer cette initiative. La majorité de l'assistance est restée toutefois sceptique.  « Ce n'est pas la première fois qu'on essaie de nous réconcilier sans prendre en compte les causes de nos différends », déplore un participant.  Au moment même des préparatifs, des actes de violence faisant un mort ont été enregistrés à Conasa, un des huit quartiers cherchant à se réconcilier, d'après l’AVIJAH et le CNDDR. « On ne peut pas venir nous parler de pacte de paix tandis que nos enfants continuent d'être victimes des malfrats », a lâché une dame venue assister à la cérémonie.  « L'idée nous est venue de l'AVIJAH après les événements sanglants du 29 septembre dernier où plusieurs manifestants ont été pris à partie par des riverains de Shada 2 faisant plus d'une trentaine de blessés par balle, confie Jevenel Cadet ». Pour ce jeune dirigeant de l'Association des visionnaires jaloux d'Haïti (AVIJAH), initiateur de cette  démarche de réconciliation et de remise d'armes, le Cap-Haïtien est une ville touristique et historique qui n'a besoin de cette réputation de zone de non-droit. « Sa m wè nan Okap, lapolis pa ka fè anyen », a révélé Jean Rebel Dorcénat de la Commission de désarmement, démantellement et réinsertion (CNDDR). « C'est une ville très divisée... », nous confie le commissaire avant d'ajouter que le problème au Cap-Haïtien n'est pas forcément social mais plutôt politique.  Des représentants de huit quartiers populaires du Cap-Haïtien avaient prévu de parapher le «Pak pou la pè» le dimanche 22 décembre.  Les quartiers Shada 1, Shada 2, Nan Bannann, Conasa, La Fossette, Cité Lescot, San Rezon, Ste-Philomne et Fougerole (huit quartiers populaires de la ville) auraient nourri l'intention de faire la paix et de déposer les armes. Après cet échec, une nouvelle date était prévue concernant ce « cadeau de Noël à la ville du Cap » : celle du 25 décembre prochain, à en croire les concernés. Après l'échec de dimanche dernier, cinq des huit quartiers auraient déjà paraphé le "Pacte pour la Paix" en vue de déposer leurs armes à feu, confie toutefois Jean Rebel Dorcénat