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Le Nouvelliste

Lemète Zéphyr, porte-parole de la passerelle, fait l’objet de menaces

Nov. 27, 2019, midnight

Lemète Zéphyr, porte-parole de la passerelle (structure de la société civile et du secteur privé à l’origine de l’accord de Marriott), a révélé au journal qu’il fait l’objet de menaces. Celui qui est également pasteur a fait état d’individus suspects qui viennent dans son église et qui cherchent à le rencontrer. « Mercredi, un inconnu a voulu me voir dans mon église. Dans la cour, cet inconnu interrogeait les jeunes afin d’identifier mon véhicule. Ces derniers ont refusé de lui fournir des informations parce qu’il paraissait suspect. Il s’est ensuite rendu à l’accueil où il a demandé à me voir, prétextant qu’il avait besoin d’argent pour acheter des médicaments pour sa fille. Il s’est présenté comme un ex-policier dénommé commandant Marco. On l'a conseillé de revenir à la fin du culte. En partant il a demandé mon adresse à une autre responsable de l’église qui ne lui a pas indiqué un endroit exact. Après son départ, des fidèles ont remarqué la présence inhabituelle d’un véhicule de marque Nissan Patrol de couleur blanche, lequel est parti au même moment que le soi-disant commandant Marco », a raconté Lemète Zéphyr. L’homme d’Église a souligné que l’individu en question est revenu à la fin du culte vers 7h30. « J’étais déjà parti et le service était déjà terminé. Il insistait pour me voir. J’ai appris qu’il avait fait pression sur une jeune fille afin de me rencontrer. Les fidèles ont remarqué la présence de deux autres individus dans les parages qui semblaient coordonner avec lui », a-t-il poursuivi.  Lemète Zéphyr a indiqué que le lendemain matin, soit jeudi dernier, un véhicule aux vitres teintées immatriculé Service de l’État circulait aux alentours de son bureau à Pétion-Ville. « Les occupants demandaient son emplacement exact. Selon mes renseignements, un autre véhicule aux vitres teintées faisait des allers et retours dans mon quartier. L’individu suspect est retourné à mon église dans la soirée de jeudi dernier. », a-t-il révélé.  En termes de suivi judiciaire, le porte-parole de la passerelle a indiqué avoir déposé une plainte le jour même à la Direction centrale de la police judiciaire, soulignant avoir également avisé le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) et déposé une plainte au parquet de Port-au-Prince le mardi de cette semaine.  Interrogé sur l’interprétation qu’il fait de ces événements, Lemète Zéphyr y voit un lien avec son engagement. « A nos jours, je n’ai jamais été en conflit avec personne. J'interprète ce qui se passe comme une conséquence de mon engagement dans la passerelle. Je ne peux indexer aucun camp politique, mais je constate que cela arrive alors que jeudi dernier la passerelle devait donner une conférence de presse. Comme porte-parole, je devais être là. Était-ce une manœuvre pour annuler la conférence en déstabilisant le porte-parole? Est-ce parce que certains estiment que mes démarches au niveau de la passerelle ne jouent pas en leur faveur?  Je ne sais pas », a-t-il-analysé. Lemète Zéphyr, qui se présente comme quelqu’un de très calme généralement, croit que cette situation n’est pas agréable. « On ne peut s’empêcher d’y penser de temps en temps, de se demander pourquoi on s’en prendrait à soi. En même temps, j’essaie de rassurer mon environnement. Ce qui est le plus difficile, c’est quand vos proches, ceux qui vous aiment, vivent ces choses de façon dramatique. Moi personnellement, je suis calme. J’ai pris les mesures qu’il faut. Je prie et je recommande mon sort à Dieu », a-t-il fait valoir, soulignant qu’il n’a encore reçu aucune communication de la part des autorités après ses plaintes. « La police et la justice ont la responsabilité de prendre ce dossier au sérieux », a-t-il estimé.