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Le Nouvelliste

Assassinat du journaliste Néhémie Joseph à Mirebalais

Oct. 14, 2019, midnight

Le corps sans vie du journaliste Néhémie Joseph a été découvert jeudi soir au parc Bayas, à l’entrée de la ville de Mirebalais. Tué de plusieurs balles, il a été retrouvé dans le coffre de son véhicule. Le directeur général de Radio Panic FM, Joseph Allan Junior, a confirmé vendredi sur les ondes de Radio Magik 9 que Néhémie Joseph, qui animait une émission socio-politique, a été l’objet de menaces. Dans une publication sur sa page Facebook le 29 septembre dernier, le journaliste avait pointé du doigt l’ancien maire Elionel Casséus qui l’aurait dénoncé auprès du sénateur Rony Célestin comme l’un des journalistes qui alimentent les mouvements de protestation  à Mirebalais. Le sénateur aurait à son tour donné son nom à des chauffeurs à Belladère.  Néhémie Joseph avait attiré l’attention sur des complots ourdis à Belladère en vue de lui ôter la vie. Il avait remis sa vie entre les mains du sénateur et de l’ex-maire. «  C’était une parmi les nombreuses menaces qu’il recevait », a souligné Joseph Allan Junior, qui exige que justice soit rendue en faveur du journaliste. Jean Michel Lapin présente ses sympathies  Le ministre de la Culture et de la Communication démissionnaire Jean Michel Lapin "condamne fermement" l’assassinat du journaliste Néhémie Joseph jeudi soir à Mirebalais. Jean Michel Lapin se dit "choqué" par cet acte perpétré contre le journaliste de Radio Panic FM et correspondant de Radio Méga dans le Plateau central. « Je suis choqué par ce crime qui me force à constater que depuis plus de 30 ans, tous les efforts réalisés en Haïti en faveur de la liberté d’expression et de la liberté de la presse sont remis en question. Ils sont remis en question parce que ce même climat d’intolérance qui a toujours existé depuis plus de 200 ans dans notre pays et surtout, au cours de ces quinze (15) dernières années, est maintenu et entretenu de manière farouche », soutient Jean Michel Lapin, Premier ministre démissionnaire, dans une note. Le ministre de la Culture et de la Communication dit noter que la ville de Mirebalais est devenue une zone sujette à des violences entourant les revendications socio-politiques ces derniers jours. Il ne cache pas sa tristesse par rapport à un « climat d’intolérance qui engendre la violence ».  « Ce climat a la vie dure. Rien ne l’arrête. Malgré les efforts des uns et des autres.  Il suffit d’une simple braise populaire qui s’allume pour que nos journalistes soient vite agressés et attaqués ou même tués dans l’exercice de leur métier », déplore Jean Michel Lapin.  Présentant ses sympathies à la famille, aux collègues  et aux proches du journaliste, il demande aux instances compétentes en leur pouvoir et qualité de prendre des dispositions pour que « transparence et justice soient faites autour de ce dossier tragique ». Néhémie Joseph porte à trois le nombre de journalistes assassinés ou qui sont portés disparus sous l'administration du président Jovenel Moïse.