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Le Nouvelliste

Dieu-Nalio Chéry attend les décisions de l’Associated Press pour savoir s’il va porter plainte ou pas contre Jean Marie Ralph Féthière

Sept. 24, 2019, midnight

Les jours du photojournaliste Dieu-Nalio Chéry, qui a été blessé par balle le lundi 23 septembre au Sénat de la République, ne sont pas en danger. Après avoir été admis à l’hôpital pour les premiers soins, Dieu-Nalio Chéry a été renvoyé chez lui par ses médecins qui lui ont donné rendez-vous mercredi pour extraire le projectile qui est encore logé sous son menton.  « Après le scanner, les médecins m’ont dit que je ne courais pas de grand risque. Le projectile n’a pas atteint la partie osseuse du menton ni les veines, il est resté au niveau de la chair », a témoigné le photojournaliste, confirmant qu’il devait retourner mercredi à l’hôpital pour l’opération d’extraction de la balle.  Dieu-Nalio Chéry a été victime au moment où le sénateur Jean Marie Ralph Féthière a dégainé son arme et tiré plusieurs coups pour faire fuir plusieurs militants qui l’agressaient verbalement en marge de la séance de ratification de la politique générale du Premier ministre nommé Fritz Wiliam Michel, avortée pour une seconde fois. « Je me trouvais à côté du sénateur. A un certain moment, je me suis retrouvé en face de lui, et je ne pouvais plus rien faire, j’étais atteint d’un projectile », raconte le photojournaliste, qui a eu le temps de prendre plusieurs photos même étant blessé. Dieu-Nalio Chéry a suivi la scène jusqu'à ce que le sénateur Jean Marie Ralph Fethière, ancien commissaire de police, ait quitté les lieux abord de son véhicule.   Selon lui, le parlementaire n’était pas en danger au moment où il a posé l’acte. Il était déjà monté dans sa voiture et il est tout simplement redescendu pour faire feu. «  S’il se trouvait déjà dans sa voiture, il n’était donc pas en danger », raisonne Dieu-Nalio Chéry. L’agent de sécurité du sénateur, qui était armé d’un fusil de plus grand calibre, n’a même pas pointé son arme comme pour dissuader la foule, a poursuivi le photojournaliste pour montrer à quel niveau le sénateur n’était pas en danger.    Dieu-Nalio Chéry portera plainte ou non contre le sénateur Jean Marie Ralph Féthière suivant la décision de l’Associated Press, l’agence pour laquelle il travaille. «  Quand on travaille pour une agence, les décisions ne viennent pas toujours de vous uniquement. Je vais attendre l’agence pour pouvoir prendre ensemble une décision », a-t-il dit.    Jean Marie Ralph Féthière blâme ses agresseurs Sans une once de  sympathie pour les victimes, le sénateur Jean Marie Ralph Féthière s’est fendu d’une note pour « condamner »  l’incident qui s’est produit lundi matin au siège du Parlement alors qu’il était venu remplir son devoir de parlementaire en tant que mandataire de la population du Nord. «  Il blâme avec rigueur la mauvaise foi et l’intention criminelle de certains individus armés qui n’ont pas hésité à ouvrir la portière de son véhicule pour l’agresser physiquement. Les impacts de balles sur sa voiture ont été dument constatés par un officier de justice », dit la note.    Il y a eu flagrance Le sénateur n’a pas été agressé physiquement, affirme le défenseur des droits humains Pierre Espérance après avoir analysé plusieurs vidéos concernant l’incident.  L’acte posé par le sénateur est « extrêmement grave », selon lui. On ne peut pas parler de légitime défense ni d’immunité dans ce cas précis, a-t-il indiqué. Convaincu qu’il y a flagrance, M. Espérance pense que si la police et la justice faisaient leu travail, le sénateur aurait dû être arrêté au même moment pour répondre de sa tentative d’assassinat contre les victimes. «  On ne peut plus continuer à institutionnaliser le crime », a déclaré Pierre Espérance, qui dit condamner l’attitude du bureau du Sénat et de l’exécutif qui n’ont publié aucune note concernant l’incident. «  Il y a flagrant délit quand l’individu est surpris la main dans le sac en train de commettre l’infraction ou vingt-quatre heures après avoir commis l’acte. Quand il y a flagrant délit, n’importe quel citoyen  peut arrêter la personne qui est en train de commettre l’infraction et la conduire au poste de police le plus proche », a expliqué Me Patrick Laurent, mardi sur Magik 9.  Et dans le cas d’un parlementaire qui jouit d’immunité ? S’il est surpris en flagrant délit, il doit être amené par-devant le corps auquel il appartient, qui doit à son tour lever son immunité. Ce n’est qu’après que son immunité a été levé qu’il peut être poursuivi par la justice, a précisé l’homme de loi.