Le Nouvelliste
Jovenel Moïse n'est pas assez crédible pour dénoncer le système, selon plusieurs acteurs politiques
Oct. 15, 2019, midnight
« Le discours de Jovenel Moïse n’est pas crédible. Monsieur Jovenel Moïse n’a pas l’autorité morale nécessaire pour attaquer les gardiens du système d’exclusion que nous combattons aujourd’hui puisque sa campagne électorale a été financée par ces derniers », a réagi André Michel qui campe Jovenel Moïse comme un véritable bénéficiaire de ce système qu’il pointe d’un doigt accusateur. André Michel n’a pas oublié que « Jovenel Moïse avait à sa disposition plus de moyens économiques que tous les autres candidats réunis lors des élections de 2016 ». « Jovenel Moïse est incohérent », clame André Michel, conscient de la nécessité de briser ce système. Le secteur démocratique et populaire rejette, encore une fois, l’appel au dialogue du président Jovenel Moïse. « Pas de dialogue avec les personnes impliquées dans la dilapidation des 4.2 milliards de dollars américains du fonds PetroCaribe. Pas de dialogue avec les auteurs intellectuels et matériels du massacre de La Saline. Pas de dialogue avec celles et ceux qui ont assassiné nos frères et sœurs au cours de nos différentes manifestations pacifiques », martèle l’avocat qui invite la population à descendre dans les rues ce jeudi 17 octobre 2019 pour continuer d’exiger la démission du Président Jovenel Moïse, la réalisation du procès PétroCaribe et la mise en place d’une transition de rupture entre autres. « Le peuple descendra également dans les rues ce 17 octobre pour valider la commission de facilitation de passation de pouvoir créée par les signataires de l’alternative consensuelle pour le refondation d’Haïti », annonce André Michel, affirmant que le pays restera mobilisé jusqu’à l’installation du gouvernement Provisoire. L’opposition va intensifier la mobilisation contre Jovenel Moïse « Le président Jovenel Moïse est en train de jouer avec le feu. C’est un irresponsable », affirme le secrétaire général de la plateforme Pitit Desalin. Il critique le chef de l’Etat qui invite les parents à prendre des dispositions afin que les activités scolaires reprennent dans le pays. « Aujourd’hui, il est dépassé par les événements. Il n’a plus de solution », juge Jean Charles Moïse. L’opposition va intensifier le mouvement de mobilisation en vue de forcer le départ du président Jovenel Moïse. « Nous allons frapper encore plus fort. Nous allons jouer le match final contre Jovenel Moïse le 17 octobre », a déclaré l’ancien sénateur. La bataille visant à chambarder le système se fera sans Jovenel Moïse « Jovenel Moïse confirme une fois de plus qu’il se met en face de la population qui depuis cinq semaines exige sa démission », estime Joël Vorbe. Raide dans ses bottes, le président Jovenel Moise a déclaré que c’est à travers les élections qu’il compte remettre le mandat que le peuple lui avait confié. C'est un argument qui ne tient pas, selon le responsable de Fanmi Lavalas. « Il avait volé la présidentielle. Il ne l'avait pas gagnée. C’est pourquoi nous n’avons jamais reconnu sa victoire », assure Joël Vorbe. Jovenel Moïse n’a aucune légitimité. Ce sont tous les secteurs, même ceux-là qui l’avaient supportés, qui aujourd’hui exigent sa démission, fait remarquer Joel Vorbe. Joël Vorbe dénonce la stratégie du chef de l’État consistant à reprocher le système. « Il n’a pas à répéter ce que dit le peuple. D’autant plus qu’il fait partie de ce système que dénonce le peuple. Il cautionne le système. L’équipe dont il fait partie occupe le pouvoir depuis huit ans. Ses dénonciations n’ont aucune valeur aux yeux de la population », a déclaré l'entrepreneur. La bataille visant à chambarder le système se fera sans Jovenel Moïse, soutient-il.