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Le Nouvelliste

La route de Carrefour et les souffre-douleurs

Sept. 21, 2020, midnight

Ces derniers jours, après des averses, emprunter la route nationale numéro 2, de Diquini à Portail-Léogâne, demande du courage. Et de la patience. On ne roule plus sur une route asphaltée comme dans une capitale et ses environs. Cette route - construite sans canalisation - est défoncée de part en part. Les crevasses sont gorgées d’eaux boueuses, par endroits nauséabondes. Ayant quatre voies lors de sa réhabilitation entre 2011 et 2012, elle est réduite à deux, sur des centaines de mètres. Immondices, alluvions jonchent les deux côtés de la route et même le trottoir. Aucune diligence n’a été effectuée en vue de déblayer la route.   Après l’averse d’hier soir, ce vendredi 18 septembre tout le décor a complètement changé. La route nationale a été transformée en marais de boue et de déchets de toutes sortes. Pour rentrer après l’école, des élèves sont obligés d’enlever leurs chaussures et de patauger dans la boue. Une dame, son bébé dans ses bras, qui revient de l’hôpital des Médecins sans frontières de Martissant 23, s’est résignée à y enfoncer les pieds, sans savoir à quoi s’attendre, dans la boue pour se rendre de l’autre côté. Les passants, ceux qui ne veulent pas se taper des heures dans un autobus, sous la chaleur, font le même geste.  Les égoutiers qui ont pris l’habitude de se frayer un chemin pour ces gens sont dépassés par les évènements. Pour le trajet Carrefour/centre-ville qui couvre une dizaine de kilomètres, il faut mettre plusieurs heures à le parcourir. Même la moto n’est plus la solution idéale quand on se démène dans cette mare boueuse. Les policiers d’une brigade de la police routière et les taxis motos l’ont appris à leurs dépens. Les alluvions drainées par les eaux en furie se sont étendues partout. Même à l’entrée du sous-commissariat de Martissant où les pompiers ont été appelés à la rescousse pour un nettoyage sous pression. Un camion, apparemment emporté par les eaux, se trouve en face de ce sous-commissariat de police, en sens inverse à la route. De la rue des Arts plastiques aux abords du théâtre national, c’est le comble du malheur. Sur toute la longueur de la route, des habitants essayent péniblement d’évacuer les eaux boueuses qui ont inondé leurs maisons. La ravine Brea, le canal limitrophe à l’église de Dieu de la Prophétie et la ravine située à la 4e avenue Bolosse sont remplis d’alluvions, de déchets de toutes sortes. La pluie de la veille a aussi apporté sur la capitale son cortège de routes obstruées et quartiers inondés.  Les dégâts causés ont paralysé la circulation à la rue Monseigneur Guilloux, à la ruelle Alerte, à la rue Nicolas, rue Cameau ainsi qu'à Portail-Léogâne et ses environs.