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Haïti-Justice : Des organisations de défense des droits humains recommandent au Cspj une enquête sur la mort suspecte du juge Joseph

July 16, 2013, midnight

P-au-P, 16 juil. 2013 [AlterPresse] --- La Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh) et le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) recommandent au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) de mettre sur pied une commission d’enquête autour de la mort suspecte du juge Jean Serge Joseph, apprend AlterPresse.Les deux organisations ont fait cette recommandation dans une lettre adressée au Cspj ce mardi 16 juillet et dont copie a été obtenue par AlterPresse.Le juge Jean Serge Joseph est décédé le 13 juillet d’un accident vasculaire cérébral, selon des médecins de l’hôpital Bernard Mevs où il a rendu son dernier souffle. Il instruisait une plainte déposée contre l’épouse et le fils ainé du président Michel Martelly pour corruption.La Pohdh et le Rnddh soulignent que Jean Serge Joseph « a fait d’importantes déclarations à ses proches ainsi qu’à d’autres Magistrats, affirmant qu’il a été l’objet d’énormes pressions de la part du Pouvoir Exécutif, pour revenir sur sa décision » de convoquer « de Grands Commis de l’Etat à titre de témoins » dans le cadre de l’affaire.Ces pressions auraient été faites lors d’une rencontre le 11 juillet entre le juge Joseph, le président Martelly, le premier ministre Laurent Lamothe, le ministre de la justice Jean Renel Sanon et le doyen du tribunal civil de Port-au-Prince, Raymond Jean Michel, entre autres.Les deux organisations invitent le Cspj à entendre non seulement les juges Raymond Jean Michel, Bernard Sainvil, Jean Wilner Morin et Berge O. Surpris mais aussi tous les proches du défunt, afin de « fixer la responsabilité des uns et des autres dans cette affaire ».Le décès soudain du juge n’en finit pas de secouer l’opinion. Jusqu’ici l’Exécutif a nié en bloc les allégations faisant état de pressions et de rencontre survoltée.Le doyen du tribunal civil de la capitale a également fait savoir qu’il n’aurait conduit le juge Joseph à aucune réunion avec le président Martelly et le premier ministre Lamothe.Pour le Rnddh et la Pohdh, la mort du juge constitue « un cas typique d’accroc à l’indépendance du Pouvoir Judiciaire », susceptible même de menacer le Cspj. [kft gp apr 16/07/2013 13 :30]