Le Nouvelliste
Décès de Me Georges Moïse, ancien président a.i de la Cour de cassation
April 13, 2020, midnight
Ancien vice-président de la cour de cassation, le magistrat Georges Moïse est décédé à l'aube du lundi 13 avril 2020 à Boston, aux États-Unis, a appris Le Nouvelliste. Me Georges était souffrant. Dans un mémorandum, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire a salué le départ de cette sommité du pouvoir judiciaire. En effet, il a été successivement juge d'instruction et doyen du tribunal de première instance des Gonaïves. Avant de partir en Afrique pour y enseigner pendant 13 années, le magistrat Georges Moïse a été promu juge à la cour d'appel de la juridiction précitée. À son retour en 1988, retrace le CSPJ, il a été nommé juge et juge d'instruction au tribunal civil de Port-au-Prince. Comme pour dorer son long palmarès, le feu juge a été affecté à la cour d'appel de Port-au-Prince. Le magistrat a aussi fait les beaux jours de la Cour de cassation où il est passé de juge à vice-président. Dans des conjonctures pour le moins difficile, Georges Moïse a assuré la présidence par intérim à la plus grande cour du pays. Exprimant ses sympathies à sa veuve Georgette Moïse, née Obas, ainsi que ses proches, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire a fait savoir que la date des funérailles sera bientôt communiquée. Par ailleurs, dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 avril, le magistrat Georges Dukerne Auguste a succombé à 64 ans, en sa résidence privée à Hinche. Me Auguste était diabétique depuis plusieurs années. Les associations des magistrats saluent le courage et la rectitude de Georges Moïse Selon le juge Wando Saint-Villier, président de l’Association professionnelle des magistrats (APM), Me Georges Moïse était appelé à devenir le premier président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, mais le président Préval l’avait gardé au poste de vice-président à la Cour de cassation jouant le rôle de président a.i durant toute la durée de son mandat parce qu’il supportait mal sa rectitude. « Le juge Moïse est un modèle que les jeunes magistrats doivent imiter. Les magistrats membres de l’APM saluent le départ de ce mentor, un juge qui a marqué l’histoire de la magistrature haïtienne », a-t-il indiqué. De son côté, le président de l’Association des magistrats haïtiens (ANAMAH), Jean Wilner Morin, a souligné le courage du juge Georges Moïse qui a dû supporter les mauvais traitements de l’exécutif en place à l’époque malgré le fait qu’il était un artisan du CSPJ. « Le décès du magistrat Moïse est une grande perte pour la magistrature. Ce juge a toujours fait preuve d’un grand courage, surtout quand on considère la raison qui l’a poussé à la démission suite au choix de Arnel Alexis Joseph au poste de président de la Cour de cassation. Il n’a pas été traité avec honneur par les autorités », a-t-il déclaré, soulignant au passage que ceci doit pousser les magistrats à réfléchir sur leur avenir et leur carrière. Par ailleurs, le Réseau national des magistrats haïtiens (RENAMAH) avance que le magistrat Georges Moïse était de son vivant un symbole de compétence, d’intégrité, de sagesse et de rectitude. Se disant touché profondément par la disparition de l’ancien vice-président de la Cour de cassation, le RENAMAH étend aussi ses sympathies émues à sa femme, aux membres de sa famille, à ses enfants, amis et alliés affligés par ce deuil. Me Georges Moïse a gravi tous les échelons de la magistrature avant de devenir en octobre 1991 juge à la Cour de cassation. Avocat militant dans les années 60, Georges Moïse a été élu bâtonnier de l'Ordre des avocats du barreau des Gonaïves en 1967. En 1970, il a été nommé juge d'instruction au tribunal civil des Gonaïves avant d'accéder au décanat de ce tribunal pendant trois ans. Nommé juge à la cour d'appel de la cité de l'Indépendance en 1973, Me Moïse devait partir pour l'Afrique en 1974. De retour au pays, en 1988, il a occupé tour à tour les fonctions de juge au tribunal de première instance de Port-au-Prince, à la cour d'appel et à la Cour de cassation jusqu'en décembre 1994. Enseignant pendant près de dix ans au lycée et dans différents collèges de sa ville natale, Georges Moïse était un homme de dialogue, respectueux des principes. Il était marié et père de deux enfants. Il a aussi été conseiller juridique du président Boniface Alexandre et ministre de l'Intérieur et des Collectivités territoriales avant d’occuper le poste de président de la Cour de cassation par intérim de 2006 à 2012.