Le Nouvelliste
Le secteur protestant demande au président de quitter le pouvoir le 7 février 2021
Jan. 26, 2021, midnight
Pour le secteur protestant, si le président reste au pouvoir au-delà du 7 février 2021, il s’engagera en conséquence dans une aventure dangereuse car ce sera une violation flagrante de la Constitution. La Fédération protestante d’Haïti (FPH), la Fédération des pasteurs haïtiens (FEPAH), le Conseil national spirituel des églises (CONASPE) et la conférence des pasteurs haïtiens (COPAH), dans une note datée du 16 janvier et rendue publique en début de cette semaine, ont pris ouvertement position pour le départ du président de la République Jovenel Moïse. « Nous demandons au président de la République, Jovenel Moïse, de prendre acte de la fin de son mandat le 7 février 2021 », écrivent ces organisations du secteur protestant. Pour ces organisations faisant partie de la communauté protestante d’Haïti, le chef de l’État sait pertinemment que son mandat arrive à terme le 7 février 2021. « S’entêter à rester au-delà de son mandat constitutionnel, c’est s’engager dans une aventure dangereuse car il s’agit ici d’une violation flagrante de la Constitution », peut-on lire dans la note conjointement signée des représentants des quatre organisations susmentionnées. Pour ces organisations, une dictature est en train de se mettre en place dans le pays. Elles en énumèrent cinq preuves. D’abord, elles avancent comme preuve la création par l’exécutif d’un Conseil électoral dont, écrivent-elles, les membres ont été choisis en dehors des prescrits de la Constitution. Ensuite, elles parlent du cautionnement des gangs qui se sont fédérés afin de soutenir le parti du président dans les zones sous leur contrôle. C’est, pour elles, une preuve que le gouvernement s’engage sur une voie dangereuse. Lesdites organisations accusent l’exécutif également du blocage du dossier PetroCaribe. Par ailleurs, elles brandissent comme preuve pour démontrer l’élan dictatorial du président, la publication d’un nombre incroyable de décrets à tonalité liberticide et menaçante pour la liberté d’expression, les droits de manifester et les libertés religieuses. Enfin, elles reprochent au pouvoir l’impunité pour les criminels qui lui sont proches dans les massacres perpétrés à La Saline et à Bel-Air. Ces organisations invitent les organisations internationales, notamment l’OEA et l’ONU, à cesser immédiatement leur ingérence en soutenant, disent-elles, un président ouvertement en rébellion contre la loi et la Constitution du pays. Par ailleurs, elles appellent « les forces vives du pays à prendre clairement position en faveur d’une transition pacifique afin d’épargner au pays et aux citoyens les douleurs et les affres d’une violence aveugle », proposant finalement aux organisations de la société civile une rencontre en vue de mettre en place un comité de soutien et de réflexion afin d’encadrer les initiatives d’une transition de rupture. Ritzamarum Zétrenne rzamar2018@gmail.com Twitter: @twitzamar