Le Nouvelliste
Emmanuela Douyon : « Nous ne pouvons pas laisser autant de pouvoir entre les mains d’un président si décrié…»
Jan. 20, 2020, midnight
Face à une opposition politique affaiblie et chancelante et la caducité du Parlement constatée, d’aucuns croient que le président Jovenel Moïse dispose désormais des pleins pouvoirs pour diriger le pays selon son agenda personnel. Un avis que ne semble pas partager l’économiste Emmanuela Douyon, membre de la structure de petrochallengers « Nou pap dòmi ». « Il est loin de sortir gagnant dans cette situation », croit celle qui, invitée vendredi soir sur le plateau de l’émission « Haïti, Sa k ap kwit ? », évoque au contraire une réalité encore plus délicate. Pour Emmanuela Douyon, cette situation que nous vivons actuellement doit amener le peuple haïtien à comprendre qu'on ne peut laisser autant de pouvoir entre les mains d’un président si décrié et qui donne l’impression qu’il applique un agenda personnel. « Cela nous inquiète beaucoup, non pas parce que nous pensons que cette législature (de la honte, de scandale) qui était là faisait quelque chose, mais parce que l’institution du Parlement se doit de légiférer et de contrôler les actions du pouvoir, tout en représentant les citoyens. Ce vide ne peut rester …», soutient-elle. « Personne ne doit avoir le privilège de diriger le pays sans contre-pouvoir. Il doit y avoir contrôle, encore plus lorsqu’il s’agit «d’un président impliqué dans des dossiers de corruption. Cela nous préoccupe, comme Petrochallengers qui réclamons le procès PetroCaribe », affirme Emmanuela Douyon, rappelant le rôle du Parlement notamment dans le cadre de ce dossier de corruption. « Nous sommes arrivés à une phase où il faut faire quelque chose…. », ajoute-t-elle, estimant que les concernés doivent s’asseoir autour de la nécessité d'appeler les citoyens à s’organiser, de monter un projet commun pour combattre le système…