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Le Nouvelliste

Covid-19 : le financement monétaire pourrait atteindre les 40 milliards de gourdes, selon Fritz A. Jean

April 17, 2020, midnight

Le financement monétaire du déficit budgétaire, 21,1 milliards de gourdes au 29 février 2020, va être supérieur à 30 à 40 milliards de gourdes à la fin de l’exercice, a prosnostiqué l’ex-gouverneur de la banque centrale, Fritz A. Jean, sur Magik 9 (100.9 FM), vendredi 17 avril 2020. «Il ne faut pas se faire d’illusion, le financement monétaire va être de 30 à 40 milliards de gourdes. Les 21 milliards de gourdes en question sont déterminées sur une base caisse, donc vues par la BRH. Or il y a toute une série d’engagements pris par l’État», a-t-il précisé. Pour souligner que ce niveau de financement monétaire sur fond de Covid-19 est incontournable, Fritz A. Jean a évoqué la chute des importations et des taxes en valeur réelle depuis l’exercice 2014-2015. Les importations, important poste de taxation de l’État, ont chuté de près de 45 % au premier trimestre 2019-2020 au cours de la même période lors de l’exercice 2017-2018. De l’exercice 2014-2015 jusqu’à l’exercice 2017-2018, l’État perd près de 400 millions de dollars en termes de valeur réelle lorsqu’on considère l’inflation et le change (+ 20 % en septembre 2019) et (+ 102 gourdes pour un dollar américain). Si l’ex-gouverneur de la banque centrale Fritz A. Jean ne s’est pas exprimé sur «la qualité des engagements» effectués avec les milliards de gourdes de financement monétaire du déficit public, il a cependant appelé la société civile, des organisations comme Ensemble contre la corruption, des hommes et des femmes du secteur privé des affaires non amorphes, affranchis de la peur de représailles que peuvent exercer l’État via la DGI, la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif, la Commission nationale de passation de marchés publics, à la plus grande vigilance. Fritz A. Jean, estimant qu’il faut à tout prix savoir comment ces fonds sont utilisés, ne voudrait pas d’une «société civile peureuse, accomodante de tout ce que font des responsables d’un État qui ne sont pas crédibles».  Le Covid-19 fournit une occasion historique pour redéfinir les rapports de l’État avec le reste de la société, a poursuivi Fritz A. Jean, qui a plaidé en faveur de discussions avec des bailleurs de fonds comme la BID, la Banque mondiale pour obtenir la réaffectation de près de deux milliards de dollars aux priorités définies pendant la période d’urgence. Il faudra, à côté des projets d’urgence, définir et allouer des fonds à des projets dans l’agriculture et d’autres secteurs de l’économie qu’il faudra redéfinir. L’ex-gouverneur de la BRH, Fritz A. Jean, a aussi évoqué un autre obstacle, le déficit de crédibilité des gouvernants actuels et des problèmes relatifs aux pratiques institutionnelles. Roberson Alphonse