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Le Nouvelliste

La route nationale numéro 1, un calvaire

Feb. 12, 2020, midnight

Mercredi, 1h15 p.m. Un véhicule des transports en commun roule à vive allure sur la route nationale numéro 1 à Damien. À Cazeau, il commence à ralentir avant de faire la queue dans une ligne de véhicules immobilisés dans un bouchon. Des tiges de fer ont déchiré les pneus d’un camion qui patauge dans une nappe d’eau, cela provoque un embouteillage monstre. «Ces eaux ont percé l’asphalte jusqu’aux fers qui étaient enfouis dessous», a fait savoir un marchand enfilant deux gilets de compagnies de téléphonie du pays. Ces fers servaient autrefois de pied à des séparateurs routiers. Plusieurs minutes s’écoulent avant que le chauffeur et les passagers n'atteignent Sarthe 53, l’autre branche de l’embouteillage, soit à 500 mètres de Cazeau. Sur cette distance, la moitié de la route n’est plus recouverte d’asphalte. Devant le chauffeur, l’aiguille n’indique même pas 20 km/heure. Ce dernier est obligé d'avancer doucement du fait que des élèves sont alignés sur une partie de la route. Ces derniers sont obligés de prendre ce risque à cause des eaux qui recouvrent les trottoirs, les caniveaux des deux côtés de la route et même une voie. D'ailleurs, les immondices et occupant une bonne partie de la route leur y obligent. Le véhicule peut enfin rouler normalement. Seulement deux ou trois minutes. C’est encore le supplice. À proximité d’une brasserie de la zone, la situation est pareille : d’innombrables nids-de-poule à esquiver, des eaux boueuses à franchir. Des piétons obligés de marcher sur la route restent sur leurs gardes. Dans certains endroits, la route est dénivelée. On se lasse de ralentir. À Sarthe 43, les eaux commencent à diminuer considérablement. Chaque tronçon de route se ressemble en ce qu’ils ne sont presque plus recouverts d’asphalte. Un nuage de poussière se soulève lorsqu’un automobiliste décide de foncer droit devant, en face de la mairie de Cité Soleil. Ces crevasses jonchent les routes de Cazeau et du Carrefour Drouillard, sur près de 3 kilomètres. Comme si ce n’était pas suffisant, les égouts sont obstrués. Des particuliers, tout au long de la route, ont payé pour les nettoyer. Personne n’a songé à enlever ces résidus qui y sont extraits. Même le commun des mortels peut constater que les drains sous la route nationale numéro 1 ne communiquent plus entre eux. Les eaux en provenance des nombreuses industries exploitant cette ressource ne peuvent que se répandre partout. Les avalanches qui proviennent de Tabarre à chaque pluie diluvienne envahissent tout. Parfois, confie le propriétaire d’une quincaillerie à Sarthe 51, lorsque le débit de l’eau est élevé, elle va jusqu’à inonder les entreprises et les maisons de la zone. Chacun cherche un moyen de se protéger. Certains placent des blocs pour pouvoir traverser le trottoir et l’axe de la route. D’autres coulent du béton devant leur porte d’entrée. Gardant l'espoir que la situation va s’améliorer, on se demande où sont les autorités, ou du moins, on s’en remet au Seigneur comme un bon vieux chrétien qui ne se soucie guère des choses terrestres, de ses conditions de vie.