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Le Nouvelliste

Sécheresse et retard dans la subvention du diesel, les causes du black-out, selon  l’Ed’H

Feb. 6, 2020, midnight

La solution au black-out n'est pas pour demain. Sur les 220 mégawatts nécessaires pour alimenter la capitale et les zones avoisinantes, l'Ed'H ne dispose actuellement que de 88 mégawatts. Résultats : la ville est dans le noir. Certaines zones de la capitale peuvent passer une semaine sans courant électrique. Les centrales électriques de Carrefour et de  E-Power produisent actuellement 60 mégawatts au mazout et Varreux (Sogener) 14 mégawatts au gasoil. En raison de cette période de sécheresse, la centrale hydraulique de Péligre n’a qu’un seul moteur en fonction sur trois, ce qui représente 14 mégawatts. Ce moteur sera mis à l’arrêt dans quelques jours. Au total, l’Ed’H dispose de 88 mégawatts aujourd’hui sur les 220 mégawatts que nécessite l’aire métropolitaine, a fait savoir le directeur général de l’Ed’H à cette conférence de presse. Les centrales de Varreux (Sogener) qui peuvent produire environ 50 mégawatts ne fournissent que 14 actuellement avec les moteurs qui fonctionnent au diesel, selon Hervé Pierre-Louis. Le numéro un de l'Ed'H n’a rien dit des moteurs des centrales de Varreux qui fonctionnent au mazout avec une capacité de 30 mégawatts. Selon Hervé Pierre-Louis, l’Ed’H attend du gasoil de la part du gouvernement pour augmenter sa production. « Avec la performance actuelle de l’Ed’H, nous n’avons pas la capacité d'acheter le carburant. Nous dépendons de la subvention de l’État », a-t-il souligné, ajoutant que la production actuelle de l’Électricité d’Haïti dépend  de la disponibilité des produits pétroliers. L’Ed’H a besoin de 1.1 milliard de gourdes chaque mois pour l’achat de mazout et de diesel, a révélé le directeur général de l’entreprise électrique. Il a souligné que les recettes de l’Ed’H ne dépassent pas 450 millions de gourdes le mois. Selon lui, c’est cet écart qui constitue la subvention dont l’Ed’H a besoin pour fonctionner, soit 650 millions de gourdes, qui évalent 7 millions de dollars américains par mois. Après avoir exposé la capacité et les limites de l’Ed’H, l’ingénieur Hervé Pierre-Louis a annoncé que la majorité des circuits de l’aire métropolitaine seront alimentés à hauteur de six heures d’électricité en moyenne par jour et d’autres circuits seront alimentés tous les 36 heures. Selon le patron de l’Ed’H, la compagnie fait face à des contraintes techniques, mais aussi à cause d'individus "malhonnêtes" qui piratent ses lignes. Très faibles taux de recouvrement… Pour le dernier trimestre de l’année 2019, sur les 2 515 factures distribuées par l’Ed’H dans la catégorie appelée grands clients, seuls 1 200 abonnés ont payé leurs obligations. À Pétion-Ville, sur les 33 000 bordereaux distribués, seuls 6 500 clients de la compagnie ont honoré leurs dettes. 30 000 bordereaux ont été distribués à Delmas et seulement 7 000 ménages ont payés l’Ed’H. À Port-au-Prince, sur 20 000 bordereaux distribués, seuls 4 300 clients ont payé la compagnie. C’est la même situation pour les autres communes de l’aire métropolitaine, a précisé le DG de l’Ed’H. Sur 140 532 bordereaux distribués dans l’aire métropolitaine, seulement 26 111 abonnés ont payé leurs dettes, a dénoncé Hervé Pierre-Louis qui dit prévoir des sanctions contre les clients récalcitrants. Des milliards de gourdes de dettes envers l’Ed’H Alors que l’Électricité d’Haïti dépend de la subvention de l’État pour fonctionner, ses clients lui doivent des milliards de gourdes. La dette résidentielle est estimée en septembre 2019) à 13 milliards de gourdes. Le commerce à 1.7 milliard de gourdes, les industries à 1.7 milliard de gourdes ; les organismes publics, 1.8 milliard ; les organismes autonomes, 946 millions ; l’éclairage public, qui dépend des mairies, est estimé à plus de quatre milliards de gourdes. Le grand projet de l’Ed’H pour résoudre le problème du black-out dans l’aire métropolitaine est la construction d’une centrale électrique qui fonctionne au gaz naturel avec une capacité de production de 300 mégawatts. Pour le moment, ce n’est qu’un projet, rien de concret. Hervé Pierre-Louis compte sur les 150 millions de dollars de l’accord-prêt entre Taïwan et Haïti pour concrétiser ce projet. C’est pourquoi le patron de l’Ed’H a appelé le chef de l’État à prendre des mesures pour débloquer ce fonds. En attendant la réalisation de ce projet, si le gouvernement ne subventionne pas le diesel pour l’Ed’H, l’aire métropolitaine sera toujours dans le noir.