Le Nouvelliste
Une partie de l'opposition présente un manifeste pour une transition de rupture
Oct. 12, 2020, midnight
Pas moins de 35 partis et regroupements politiques de l'opposition, réunis à l'occasion de la commémoration du 200e anniversaire de la mort du roi Henry, le 8 octobre, en présence de plus de 200 participants, ont présenté un manifeste pour une «transition de rupture» dans le pays. Ce document, en plus des justificatifs basés sur le contexte sociopolitique et économique, a précisé les objectifs qui seront poursuivis lors de cette transition pour poser les jalons d'un nouvel État. L'ancien ministre Joanas Gué, l'ancien sénateur Kely C. Bastien, René Civil et l'économiste Fritz Jean figuraient parmi les personnalités politiques qui ont pris part à cette présentation. Ce dernier, pour ouvrir les assises, fait savoir que le pays semble être sur le point de disparaître comme c'était le cas de plusieurs civilisations passées si rien n'est fait pour renforcer les institutions et placer des dirigeants capables à leur tête. Il a aussi plaidé pour une redéfinition du modèle de gouvernance. Le dirigeant du Pati Louvri Baryè (PLB) Anès Lubin, dans sa mise en contexte, a insisté sur le fait qu'il serait illusoire de croire, après tout, que le président Jovenel Moïse va démissionner de lui-même. Selon lui, c'est à l'opposition de se regrouper en créant une force capable de proposer un départ ordonné au chef de l'État. À rebours de la violence, il a prêché pour des pourparlers et un accord politique qui engagera la transition de rupture. D'après le manifeste, l'objectif ultime de cette nouvelle transition est de refonder les bases de l'État, d'engager le développement du pays par la bonne gouvernance. Il est décliné en plusieurs réalisations comme la fourniture des services de base (eau, santé, électricité, éducation…) à la population ; la relance de la production agricole, la sécurisation du pays en luttant activement contre le regroupement de gangs armés G-9 et les autres groupes armés; le renforcement et la dynamisation des rapports avec la CARICOM ; la lutte contre la corruption et l'impunité et la redéfinition des rapports entre l'État et le secteur privé pour freiner la contrebande et élargir l'assiette fiscale. «Concernant les rapports aux crises multiples et l'instabilité politique chronique qui traversent le pays, il nous faut un changement de système politique pour en finir avec les gouvernements provisoires. Aujourd'hui, il y a une carence de documents cadres sur le modèle de transition rêvé. C'est pourquoi nous avons pris l'initiative de rédiger ce manifeste. La transition de rupture doit pouvoir changer la Constitution, réaliser la conférence nationale, engager le procès PetroCaribe, sécuriser le pays et redynamiser l'économie », a indiqué pour sa part, l'ancien député Hugues Célestin qui a présenté le document. S'il y a un point en commun entre les propositions de sortie de crise des différentes forces de l'opposition sur l'avenir du pays, c'est la mise en place «d'une dernière transition». Toutefois les partis et regroupements qui se disent de l'opposition, chacun en ce qui le concerne, veulent piloter cette transition. Dans ce manifeste par exemple, aucune échéance n'est fixée pour dégager ce large consensus à travers la coordination nationale de la transition» entre ceux qui exigent la même chose : départ du président et mise en place d'une transition.